La conure dorée

(Aratinga guarouba)

P.R. juin 2013

Graham Matthews

Traduit par Philippe Sautelet

Introduction

De nombreux visiteurs que nous recevons sont fous de nos conures dorées. C’est effectivement une espèce magnifique. On peut se demander comment et pourquoi madame nature a pu faire évoluer un oiseau aussi coloré qui peut survivre à l’état sauvage.

Les conures dorées jusqu’en Australie

La conure dorée est originaire de la forêt tropicale du nord du Brésil, le long de la côte sud du fleuve Amazone en Amérique du Sud. Elle est arrivée en Australie via importation à partir de l’Angleterre au milieu des années 90. Tous les oiseaux provenaient du même éleveur anglais. Cet éleveur a travaillé plusieurs années pour créer une population à partir d’oiseaux sauvages. Il a réussi à assurer leur reproduction et à créer différentes lignes de sang. En Australie, la plupart de ces oiseaux arrivaient aussi chez un seul éleveur. C’était également son objectif d’acquérir suffisamment d’oiseaux pour créer une nouvelle population de cette espèce en Australie, indépendamment de nouvelles importations. En 2002, après plusieurs années de résultats inégaux, il m’a offert le groupe complet. Il y avait encore plusieurs oiseaux importés d’Angleterre mais aussi quelques sujets de reproduction. Dans tous les cas, il y avait suffisamment d’oiseaux pour éviter la consanguinité.

Malgré le fait que tout le groupe de conures dorées a été déménagé dans mes volières en 2002, j’ai eu à la fin de la même année des résultats de reproduction avec un couple. J’ai eu trois beaux jeunes, mais hélas tous des mâles. Quelques mois plus tard, nous avons eu le malheur de perdre la femelle de ce couple reproducteur. Depuis lors, nous avons encore perdu deux oiseaux adultes, mais heureusement, nous avons eu aussi plusieurs jeunes. Nous disposons donc encore toujours d’un nombre suffisant d’oiseaux.

Logement

Comme nos oiseaux ne se reproduisaient que difficilement, nous avons essayé plusieurs types de logements. Les couples qui ne se reproduisaient pas, nous les avons même tout un temps placés en colonie. Et ce n’était pas une mauvaise idée car nous avons vu assez rapidement qu’un couple était mal sexé, c’étaient deux mâles. Un des mâles trouva très rapidement une petite femelle et cela n’a pas duré longtemps pour qu’ils commencent à nicher! Sur ce coup-là, nous avons donc eu beaucoup de chance, mais certaines autres décisions que nous avons prises ont eu des conséquences moins favorables.

Nous avons ainsi perdu deux saisons de reproduction en plaçant les conures dorées dans des volières séparées, avec entre chaque volière, un couple de perruches asiatiques. Pas un seul couple de conures dorées n’a reproduit dans ces conditions. Début 2010, nous les avons déménagées et elles se retrouvent maintenant entre des espèces de pyrrhuras et d’aratingas.

Aujourd’hui, nos conures dorées sont logées par couple dans de grandes cages grillagées de 2,4m de long, 0,9m de large et 1,2m de haut. Les parois entre les volières sont composées de panneaux opaques. Dans chaque paroi, il y a bien une ouverture de 60 sur 40cm doublement grillagée. Les couples peuvent ainsi entrer en contact s’ils le souhaitent. Durant la saison de reproduction, ces ouvertures sont bien sûr fermées.

Les volières ne possèdent des perchoirs qu’aux extrémités. Pour divertir les oiseaux, des chaînes métalliques d’environ 40cm de long sont accrochées au plafond dans chaque volière. Régulièrement, ils reçoivent des branches à ronger (avec les feuilles) d’eucalyptus ou d’arbres fruitiers. Les volières donnent sur notre jardin où il y a une grande diversité d’arbres fruitiers. Nos oiseaux reçoivent donc souvent des fruits de notre propre jardin.

L’alimentation en eau dans nos volières est totalement informatisée, tant pour l’eau des abreuvoirs que le système de vaporisation et même le système d’arrosage du jardin. La nourriture est placée dans des bols en inox, qui sont faciles à atteindre par le soigneur avec un système tournant à partir du couloir.

L’alimentation

L’alimentation de nos conures dorées se compose de deux parties égales: une part de mélange de graines et une part de pellets pour les espèces sud-américaines. Le mélange de graines consiste en deux parts de mélange pour perruches, deux parts d’alpiste, deux parts de millet blanc, deux parts d’avoine pelée, deux parts de graines de tournesol et d’une part de carthame.

Chaque matin, les oiseaux reçoivent aussi un mélange de fruits, légumes et graines trempées. Nous achetons dans le commerce un mélange de légumes (carottes, pois, haricots et maïs) dans le rayon des surgelés. Nous le dégelons dans de l’eau bouillante. En plus de ce mélange, ils reçoivent encore des pommes, du céleri, des poivrons et des graines trempées. Ce dernier se compose d’un mélange de graines pour pigeons et grands perroquets, de maïs, de pois et de graines de tournesol. Le trempage se déroule comme suit: un récipient étanche est rempli environ à moitié de graines. Nous versons par dessus de l’eau bouillante jusqu’à ce que le récipient soit totalement rempli. Nous laissons tremper une nuit et le matin, nous rinçons abondamment le mélange dans une passoire. Ensuite nous ajoutons le mélange (dégelé) de légumes, suivi par la pomme, le céleri et le poivron. Le tout est bien mélangé. En accompagnement, ils reçoivent un morceau d’épis de maïs.

Chaque couple reçoit une quantité adaptée de ce mélange de sorte que tout soit mangé vers midi. En fonction de la saison, nous leur donnons également de petites quantités d’autres fruits et légumes comme des poires, des oranges, des kiwis, des fruits de la passion, du melon, du raisin, du brocoli, du chou-fleur et des grenades. De temps en temps, ils reçoivent aussi des graines germées. Le mélange a la même composition que les graines trempées mais avec des pois en plus.

Jeunes Guaroubas: Elevage: Willy Heurckmans – Elevés main par William

L’élevage

Les nichoirs sont fabriqués en planches de pins de 2cm d’épaisseur. Ce sont des blocs verticaux d’environ 80cm de haut et de 30cm de côté. Les blocs sont accrochés du côté du couloir, à l’extérieur de la volière avec une petite planche d’atterrissage devant le trou d’envol d’un diamètre de 10cm. A l’intérieur de chaque bloc, il y a une petite échelle en treillis. Le matériel de nidification est un mélange de sable de rivière et de copeaux de bois. Les volets d’inspection sont placés à l’arrière du bloc, de manière à pouvoir contrôler le nid dans le couloir. Près de chaque bloc, il y a un tableau lavable où nous pouvons noter les données de chaque nid.

Les premières années, les conures dorées commençaient à couver en décembre ou janvier (En Australie, c’est en plein été). Les dernières années, plusieurs couples ont commencé en octobre. Je pense que c’est dû à l’influence du temps qui précède la saison de reproduction, convaincu qu’ils sont stimulés par les précipitations.

Une ponte de conures dorées se compose de trois à six œufs, mais souvent quatre. La durée de couvaison est d’environ 30 jours. Les premières années, nous mettions tous les œufs en couveuse. Comme les conures dorées étaient encore extrêmement rares en Australie, nous ne voulions courir aucun risque. Ces dernières années, nous laissons souvent les couples couver leurs œufs eux-mêmes. Nous enlevons encore toujours les jeunes pour les élever à la main.

Ce n’est pas simple d’élever les jeunes à la main à partir du jour un. Les premiers jours et semaines sont donc assez stressant. Après quelques semaines, ce sont tous de beaux petits oiseaux très sociables. Cela dure environ huit semaines avant qu’ils ne soient sevrés. Ils sont alors placés dans une volière extérieure.

Jeunes Guaroubas: Elevage: Willy Heurckmans – Elevés main par William

Conclusion

Au travers des années, l’élevage des conures dorées était parfois assez frustrant en fonction des périodes et des résultats irréguliers de reproduction. Ce sont de magnifiques oiseaux mais les jeunes ont la fâcheuse habitude de s’arracher les plumes quand ils sont sevrés. Ils peuvent être aussi fort bruyants. Nous sommes quand même contents d’avoir dans notre collection de si beaux oiseaux. Nous espérons pouvoir mieux les faire se reproduire à l’avenir de sorte que cette espèce soit plus répandue parmi les éleveurs en Australie.

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