Le cacatoès à œil nu

Cacatua sanguinea

Parkieten Revue: novembre et décembre 2018

Piet Rozendaal

Traduction : William Vanbeginne

Le nom le plus utilisé pour le Cacatua sanguinea est le cacatoès à œil nu mais dans la littérature « oiseaux » vous le retrouvez aussi sous d’autres noms différents, petit Corella, Corella à bec cour (NDLR traduction littérale : kortsnavel corella) et cacatoès à œil bleu bien que ce nom est employé pour un tout autre cacatoès, le Cacatua ophthalmica.  Le nom scientifique cacatua sanguinea correspond à quelque chose comme « cacatoès taché de sang ».  Un nom qui a référence avec le marquage rose entre les yeux et le bec qui ressemble à des taches de sang.  Ils proviennent d’Australie et du sud de Papoua Nouvelle Guinée.

Distribution

C’est un beau perroquet de taille moyenne qui appartient à la famille des cacatoès blancs.  La huppe est courte, presque trapue et comparée à différentes autres espèces de cacatoès, discrète.  Le bec est de couleur corne et les pattes sont grises.  Pourtant la caractéristique la plus unique est le cercle périophtalme bleu charnu, qui en opposition avec le cercle de l’œil des autres espèces de cacatoès est relativement allongé et comme déjà mentionné, a les taches roses clair entre l’œil et le bec.  L’extension du cercle périophtalme va vers le bas sous l’œil et forme à cet endroit généralement une enflure.  Chez des oiseaux pas encore adultes, cette partie du cercle autour de l’œil est de forme plus ronde et pas encore développée, sinon, les jeunes ressemblent fort aux oiseaux adultes.  Le cacatoès à œil nu est une des espèces de cacatoès qui se retrouve le plus dans la nature.  Ils sont très répandus sur une très grande partie de l’Australie avec la plus grande population dans la moitié est du pays et le nord-ouest.  En plus de cela, on les retrouve aussi dans quelques régions au sud de Papoua Nouvelle-Guinée.  En Australie, ce sont les grandes régions ouvertes vierges qui scindent les différentes populations les unes des autres.  Dans ces régions ils demeurent surtout dans les terres ouvertes le long des cours d’eau où ils peuvent trouver des graines d’herbes.  Les cacatoès à œil nu ont une diète principalement végétarienne de telle manière qu’ils se nourrissent à ces endroits en grands groupes bruyants surtout sur le sol de graines d’herbes, de graines et de racines de plantes, surtout les racines d’orchidées.  Pourtant quand il le faut, ils se nourrissent parfois aussi facilement des graines des arbres des Acacias, Eucalyptus et des sortes de conifères qui ont été importés.  En plus de cela ils mangent parfois au sol dans les champs d’herbes les graines des melons Padie (Cucumis myiocarpus).  La chair n’est pas comestible et comme les feuilles est toxique par la présence de cucurbitain.  La plante est surtout toxique pour les chevaux, moutons, bovidés et cochons.  Ce melon est une mauvaise herbe en Australie et connue aussi sous d’autres noms.  En plus de cela ils se nourrissent aussi de noix, fruits, baies, fleurs, carottes, bourgeons, jeunes pousses de même que d’insectes et larves.  En Nouvelle Guinée, ils mangent accompagnés des cacatoès à huppe jaune Triton et des Erythroptères.  En Australie, leurs compagnons les plus importants sont les cacatoès Rosalbins et le Grand cacatoès à huppe jaune.

Influences humaine

La population des cacatoès à œil nu est estimée à plus d’un million et croît encore continuellement surtout dans le sud de l’Australie qui est leur bastion.  Leur augmentation et expansion se doit surtout au développement de l’agriculture et la disponibilité de réservoirs d’eau artificiels.  C’est une des infimes espèces animales qui en Australie ont profité de l’influence humaine.  De nature on ne les retrouvait que dans les régions surtout ouvertes mais actuellement on les retrouve de plus en plus souvent dans des régions agraires et urbaines.  Depuis l’introduction de systèmes agricoles basés sur la production à grande échelle par des immigrés Européens, leur écologie naturelle a changé drastiquement ce qui fait que dans certaines régions ils sont devenus une vraie plaie.  Précédemment des processus naturels réfrénaient le nombre d’oiseaux d’origine ce qui fait qu’il y avait un équilibre naturel acceptable.  Mais la grande disponibilité d’eau dans les points d’eau fait par l’homme et le surnombre de nourriture par l’agriculture a fait que leurs chances de survie ont fortement augmenté

L’offre de grain qui est maintenant disponible est sur de plus longues périodes en été et au début de l’automne et fait que plus d’oiseaux sont capables de survivre jusqu’à la saison de reproduction suivante.  De par leur territoire de distribution et leur quantité énormes ils sont encore loin d’atteindre le seuil de vulnérabilité.  Des oiseaux de cages qui se sont

échappés ou qui ont été sciemment relâchés ont aussi veillé qu’ils ont aussi augmenté dans la partie extrême de l’est de l’Australie.  Encore toujours il s’agit partout d’une espèce protégée à l’exception du sud de l’Australie.  En effet, dans cette région, les propriétaires terriens peuvent les exterminer pour empêcher la formation de grands vols qui peuvent être destructifs pour leurs plantations.

En dehors de la saison de reproduction, ils peuvent être trouvés dans une grande diversité d’habitats dont les forêts d’Acacias et d’eucalyptus avec des herbes courtes ou des champs ouverts d’herbes avec des groupes d’arbres disséminés.

Pendant cette période ils sont aussi présents dans les champs de riz, les régions marécageuses avec des vastes roseaux, les régions avec des herbes spiniflex, les mangroves, les pâturages pour chevaux, les bermes et les terrains aux abords des villes.

En Australie il y a plusieurs cacatoès endémiques dont le comportement a un effet négatif au niveau économique, social et milieu.

Les problèmes que les cacatoès à œil nu occasionnent sont pour une partie la suite d’une augmentation en nombre, ce qui fait qu’apparait un comportement massif alimentaire.  Souvent différents groupes se retrouvent qui forment chaque jour un très grand groupe de plus ou moins 7.000 oiseaux.

Le soir, ces groupes retrouvent leurs régions de repos et passent là, la nuit dans les arbres dortoirs.  Ce sont des voiliers rapides et très adroits qui le matin suivant, avant de se nourrir vont voler quelques kilomètres vers les points d’eaux pour d’abord aller y boire.

Ce comportement massif est clairement observable aussi bien avant qu’après la saison de reproduction et particulièrement pendant les mois d’hiver.  A partir de la fin de l’été jusqu’au début de l’hiver les vols de jeunes oiseaux se rajoutent encore aux oiseaux adultes et ces groupes fixent leur attention sur quelques régions pour s’alimenter et se reposer.  Ce comportement massif semble être en relation avec la saison de reproduction mais aussi la disponibilité de nourriture joue un rôle important dans le développement du groupe.

Ces groupes temporairement rassemblés peuvent être composés de dizaines de milliers d’oiseaux, souvent en compagnie de cacatoès rosalbins qui ensuite descendent dans les régions qu’ils ont localisés.

Il faut pourtant faire remarquer que ces groupes énormes sont plus des exceptions qu’une règle générale.  Du fait que les graines forment actuellement une grosse partie de la diète des oiseaux, ils sont considérés dans les régions d’agriculture comme des nuisibles.

En tant que fermier vous n’êtes pas spécialement enthousiastes lorsqu’un tel groupe d’oiseaux vient visiter votre région car ces énormes groupes peuvent détruire rapidement une récolte ou un dépôt de graines.  Lorsque cela arrive, vous avez en même temps que quelques fermiers voisins, rapidement des dégâts économiques importants causés par la grande quantité d’oiseaux.

Pour cette raison, les fermiers tuent ces oiseaux en grande quantité.  D’autres menaces plus naturelles pour ces oiseaux sont entre autre les animaux domestiques redevenus sauvages, serpents et rapaces.

Mais il y a plus de dégâts, ils peuvent aussi être destructifs pour  les arbres endémiques et les arbres décoratifs dans lesquels ils vont se déposer.  Ils enlèvent l’écorce et coupent les petites branches et feuilles de ces arbres.

Ils occasionnent aussi des dégâts aux installations comme aux bâches qui recouvrent les silos de grains, le câblage et les lumières des bâtiments et ils créent aussi beaucoup de nuisances sonores pour les riverains.

Reproduction

Si les conditions sont favorables en Australie, le cacatoès à œil nu peut se reproduire toute l’année aussi longtemps que l’offre en nourriture est abondante.  Cela peut être deux ou trois nichées par an.

Il semble que la reproduction dans le nord ait lieu plus tôt (mai à octobre) que dans le sud-est de l’Australie (août à décembre).  Dans le Queensland la saison de reproduction est surtout de décembre à avril et de juillet à octobre.  La reproduction est aussi fortement influencée par les circonstances climatologiques.

En règle générale, dans les régions du nord la saison de reproduction commence deux à trois mois après la fin de la saison de pluie.

La pluie peut être cependant changeante dans tout leur territoire de distribution.

Pendant toute l’année ils vagabondent à travers les différents types d’habitat à l’intérieur de leur région mais pendant la saison de reproduction ils sont stables et nichent dans des forêts avoisinantes des régions de pâturages d’herbes et de terres agricoles et ils restent dans le voisinage des sources de nourriture.

Le lien entre couples est très fort et semble être pour la vie.

Année après année les partenaires visitent la même région de reproduction.

Les nids se retrouvent généralement dans des forêts de région basses qui forment les régions frontières entre les champs d’herbes et les terres de construction, dans un arbre à gomme rouge (Eucalyptus camaldulensis) quelques 3 à 10 m au-dessus du sol mais toujours dans le voisinage d’une source d’eau.

Un trou pour nicher est normalement utilisé pour différentes années successives et a une profondeur d’environ un mètre.

La femelle va y pondre de 2 à 4 œufs blancs sur un lit de copeaux de bois qui chaque année est changé.  Les deux partenaires couvent les œufs environ 26 jours s’occupent ensuite des poussins.

En règle générale deux poussins sont élevés.  Ceux-ci restent environ 9 semaines dans le nid et puis le quitte.

On trouve assez facilement le nid car l’écorce est souvent enlevée autour de l’entrée du nid.  Les cacatoès à œil nu nichent aussi dans les rochers ou dans des termitières.

Ils nichent aussi parfois en colonie et à ce moment-là un certain nombre de nids se retrouvent dans un même arbre.  Ils prennent alors aussi possession des trous d’espèces menacées comme le Glossy black kaketoe.

Chez les éleveurs

En Australie, cette espèce est très connue comme animal de compagnie et ceci provient en partie parce qu’ils sont très communs dans la nature et donc facilement disponibles et bon marchés.

Aux Pays-Bas leur offre est un peu plus faible et comme il n’y a plus d’importation qui va se rajouter cela vaudra certainement la peine de les garder.  Les cacatoès à œil nu sont moins exigeants et bruyants que la plupart des autres espèces de cacatoès et sont aimés à cause de leur caractère clownesque et fidèle.  Tout comme le cacatoès Goffin ils ont un bon choix pour les gens qui veulent un cacatoès qui est un peu plus facile à loger que les espèces plus grandes.

Une volière de 3 à 5 m de long va veiller à ce que ces oiseaux aient suffisamment de mouvements corporels.  Ces oiseaux très vivants et jouettes en ont grand besoin.  Une largeur de 1,20 à 1,50 m et environ 2 m de haut doit suffire.

Ils n’ont pas vraiment de préférence pour un type de nichoir bien que des oiseaux plus âgés peuvent être influencés par la grandeur et la forme du nichoir dans lequel l’oiseau a été élevé.  Installez le nichoir haut dans la partie couverte de la volière mais pas trop près du toit afin que la température puisse être influencée par la chaleur du toit pendant les mois d’été.

Si l’espace le permet donnez-leur un choix de nichoirs et à différents endroits dans la volière de telle manière qu’ils puissent faire leur propre choix.  Le nichoir peut être laissé toute l’année dans la volière car ils aiment bien être dans le nid en dehors de la période de reproduction.

Des perchoirs verts non toxiques peuvent être donnés dans la volière pour être rongés.  Ils peuvent aussi être employés comme perchoirs mais alors ils devront être régulièrement changés. 

Alimentation

Il faut leur donner un mélange de graines pour petits cacatoès en volière avec en plus les fruits et légumes nécessaires.  Ils vont aussi manger des insectes comme des larves et des vers de farine.

De même une grande touffe d’herbe sur le sol de la volière va veiller à une distraction nécessaire car les oiseaux vont y aimer à creuser et tripatouiller tout comme ils le font à l’état sauvage.

Ceci ne leur donne pas uniquement une activité corporelle mais aussi une stimulation mentale.

Du fait qu’ils passent pas mal de temps sur le sol de la volière il est aussi nécessaire de les vermifuger et le combat contre les nuisibles est une nécessité.

Il y a 5 sous-espèces.

Cacatua sanguinea sanguinea – Cacatoès à œil nu, forme nominale (Gould, 1843)

Le cacatoès à œil nu est un perroquet de taille moyenne d’environ 36 à 39 cm.  Il a le plumage blanc avec une huppe courte et large.  Les plumes qui couvrent les oreilles les plumes au-dessus des yeux sont chez certaines sous-espèces teintées de jaune très clair.  La région entre l’œil et le bec et la base des plumes sur la tête, cou, poitrine et dos est orange, rose.  Ils ont aussi des taches autour des yeux nues et charnues qui sont de couleur bleu gris et qui se développent jusqu’au-dessus des joues.  Ils ont le bec affilé grisâtre – couleur corne, le dessous des ailes et de la queue ont une couleur jaune souffre clair.

Les yeux sont aussi bien chez les mâles que les femelles noir, brun et sont donc identiques et il n’est pas possible de les différencier au niveau sexe.  Les pattes sont grises.

Les jeunes oiseaux ressemblent en plus petite version aux oiseaux adultes mais ils ont un bec plus court et le pourtour de l’œil est moins bleu.

Distribution : Le nord de l’Australie de Kimberleys à Arnhemland, dans le pays jusqu’à Top springs et Wave hill et ils se retrouvent aussi sur quelques îles le long de la côte.

Cacatua sanguinea gymnopis – Cacatoès à œil nu Sclaters (Sclater, 1871)

Les cercles périophtalmes autour des yeux sont d’un bleu plus foncé, la région entre l’œil et le bec et les plumes de la base de la tête sont nettement rose saumon et il y a un reflet jaune sur les plumes qui couvrent les oreilles.  Il y a surtout les plumes d’un orange rose profond à la base de la tête, poitrine et flancs.

Distribution : il s’agit d’une sous-espèce qui se trouve beaucoup et qui est distribuée largement sur la plus grande partie de l’Australie centrale, de l’est et du sud-est.  Dans les parties les plus au nord-ouest de Gardiner ils partagent la région de la forme nominale.

Cacatua sanguinea normantoni – Cacatoès à œil nu Mathews (Mathews, 1917)

Cette sous-espèce avec sa longueur de 34 à 37 cm est une sous-espèce un peu plus petite.

Distribution : la presqu’île West cape York et il habite toute la région côtière de l’est à l’est de Great Divide qui contient l’entièreté de Queensland et New South Wales et la région est du sud de l’Australie.

Cacatua sanguinea transfreta – Cacatoès à œil nu de Nouvelle-Guinée (Mees, 1982)

Cette sous-espèce est un peu plus petite que la forme nominale mais le dessous des ailes et de la queue est jaune, brun.

Distribution : Le sud de Nouvelle-Guinée, une petite population dans la région Merauke au sud de West Papoua Nouvelle-Guinée

Cacatua sanguinea westralensis – Cacatoès à œil nu de l’ouest (Mathews, 1917)

Le dessous des ailes et la queue sont jaune pâle et la région entre l’œil et le bec est d’un orange, rouge puissant.

Distribution : Cette espèce de cacatoès se retrouve autour de Murchison dans la partie ouest de l’Australie

Les photos photos de ce article proviennent d’internet

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