L’Agapornis Cana

Agapornis canus

Parkieten Revue : octobre 2019
Retravaillé par Erik Holvoet
Choix des photos : D. Loodts
Traduction : William Vanbeginne

L’agapornis Cana ou perroquet à tête grise est le seul représentant de la famille agapornis à ne pas vivre sur le continent africain mais bien sur la grande île de Madagascar.  Ce sont aussi des oiseaux des quels il est facile de reconnaitre le sexe.  Ils ne sont pas détenus en grands nombres, dont la cause est probablement qu’ils ne se reproduisent pas aussi facilement que la plupart des autres agapornis et ceci parce qu’ils ne deviennent pas facilement confiants.  Avec des soins appropriés, ils deviennent des oiseaux vraiment gentils.

Description :
Ce sont les plus petits des agapornis avec une longueur de 13 à 14 cm.  Leur couleur de base est verte, le dos et les ailes est vert foncé.  Le ventre et le dessous de la couverture de la queue est nettement d’un vert plus clair.  La tête et le cou sont chez le mâle d’un gris clair et chez les femelles vert dont la tête est vert foncé et le masque gris, vert.  A la fin des plumes de la queue, on voit avant la pointe une bande noire.  Le relativement petit bec est de couleur corne clair.  Les pattes et doigts sont gris et les ongles gris, brun.
La couleur du plumage de la sous espèce agapornis canus ablectanea est d’un vert plus foncé et légèrement bleuté alors que les mâles montrent à la tête et la poitrine du bleu clair.

Un couple.  Photo : N. Rosseel.

Dans la nature
Comme la plupart des espèces d’oiseaux sur Madagascar, les canas sont menacés en général.  Chez cette espèce, la raison principale pour cela est le dérangement de leur habitat.  La coupe des arbres et la destruction par les flammes du pays pour l’agriculture veillent à une vraie érosion du sol.  Le déclin de ces oiseaux dans les régions côtières avec des champs de riz étendus fait qu’ils sont considérés comme nocifs par les agriculteurs locaux.
Ils sont plus ou moins installés sur quelques îles avoisinantes comme Réunion, Rodriquez, Mauritius, les Comores et les Seychelles alors qu’ agapornis canus ablectanea se retrouve au sud-ouest de Madagascar.
Ils se nourrissent généralement en petits groupes d’une vingtaine d’oiseaux, généralement de graines et de riz, comme déjà mentionné plus tôt mais aussi de fruits.
La période de reproduction tombe de février à mars, et ils pondent 2 à 3 œufs alors que chez les amateurs ils ont des pontes jusqu’à même 5 à 6 œufs.

Un couple dans une cage suspendue.  Photo : D. Loodts

La détention :
On peut considérer les agapornis cana comme de vieilles connaissances chez les amateurs.  Ils étaient déjà décrits en 1800 avec des mentions en 1760 et 1788.  En 1860 ils sont apparus pour la première fois au zoo de Londres.  Ils ont ensuite été petit à petit importés en plus grands nombres bien que l’on négligeait de les faire reproduire.  Pourtant quelques éleveurs sont arrivés à les faire reproduire et à la fin il ne fallait plus les importer.  Momentanément, nous recevons dans les rapports annuels des éleveurs affiliés, des mentions de 160 à 200 jeunes oiseaux

Moi-même je détenais mes Canas par couples dans une cage intérieure de 150 x 70 x 125 cm
Mes premières expériences avec ces petits oiseaux, je les ai eues en 1981 et elles n’étaient pas tellement encourageant.  Les oiseaux étaient particulièrement craintifs alors que la femelle ne prenait vraiment pas soin de son nid et tout retournait de haut en bas lorsqu’elle ne faisait que supposer qu’elle était dérangée.  Les œufs étaient à peine ou pas couvés.  Au bout de quelques mois la femelle est morte ce qui fait que j’ai donné le mâle à un ami.  Quelques années plus tard j’ai à nouveau essayé mais là aussi ces oiseaux (élevés ici)  n’ont eu aucun résultat.  Avec beaucoup de problèmes deux poussins sont arrivés à terme mais on ne peut certainement pas parler de succès.  En 1992 la situation a changé lorsqu’à nouveau j’ai pu acheter des oiseaux d’élevage car déjà lorsque je les ai logés ensemble dans la volière, un comportement tout à fait différent était visible qu’avant.  Malgré que je ne pouvais pas dire qu’ils étaient particulièrement apprivoisés, ils ne paniquaient que rarement et pour pouvoir mieux les tenir à l’œil, je les ais placés dans mon bureau.  Déjà au bout de quelques jours ils semblaient déjà être habitués à leur nouvel environnement.  J’avais aussi fermé l’entrée du nid afin qu’ils ne montrent pas trop vite un empressement à reproduire.
Cela ne va pas aussi facilement qu’avec les autre espèces d’agapornis pour faire manger aux Canas une alimentation variée et d’un mélange déjà tout prêt, ils sortent d’abord tout ce qu’ils préfèrent.  Comme base nous leur donnons un mélange pour agapornis sans graines de tournesol et avec un grand pourcentage de petites graines et de graines pour canaris.  Normalement mes oiseaux reçoivent une diète maigre avec du millet mana, du millet japonais et des graines pour canaris accompagné de millet jaune ou rouge amis avec une grande préférence pour le rouge.  Malheureusement il est très difficile de faire accepter à ces oiseaux différentes sortes de légume.  Leur préférence pour différentes graines différentes de sortes d’herbes est sans discussion possible.
De temps en temps nous leur donnons un peu de mouron et de pissenlits et régulièrement des choses qu’ils aiment moins mais dont parfois un peu est quand même mangé.
Pendant la période de reproduction et l’élevage des petits je leur donne chaque jour, comme à tous mes autres agapornis, des graines germées qui sont composées d’avoine, blé, graines de tournesol blanc, graines de soja (mungo) dari, levure d’argent, graines de Niger et graines pour canari.  La nourriture sèche et les graines germées sont complétées d’environ 10% de pâtée d’élevage et de nourriture pour chiens (sans viande).  Cela, nous saupoudrons encore de vitamines et d’un mélange de minéraux.  Cela va de soi que chaque jour les restants sont jetés de telle manière que cela ne puisse surir ou être infecté.
Dans la volière il y a toujours des branches à ronger qui sont présentes que les oiseaux rongent quand elles sont fraiches et qu’ensuite nous laissons sur place et qui vont servir de perchoir.  Sur le sol nous plaçons une grande écuelle qui sert comme baignoire et abreuvoir.

A droite, un jeune mâle qui n’a pas encore son plumage adulte.  Photo : D. Loodts.

La reproduction :
Chez cette espèce, les résultats de reproductions sont très différents de couples en couples.  Là, où en 1980 c’était très décourageant, en 1992 tout a changé lors de l’achat d’un nouveau jeune couple d’élevage.  Chez ces oiseaux, et ensuite un oiseau d’élevage acheté plus tard, d’autres problèmes sont apparus.  Si après la seconde ponte de cette année, on ne fermait pas le nichoir, alors les oiseaux continuaient gentiment à se reproduire. 
Comme nichoirs, j’utilisais des bacs de 23 x 15 x 15 cm qui avaient à l’extérieur une porte de contrôle avec comme avantage que la femelle pouvait toujours s’envoler par l’autre côté et de même pouvait revenir calmement lorsque le contrôle était terminé.  A l’extérieur du nid, l’on présentait à la femelle des feuilles de rhododendron et de laurier desquels elle mordait des demi-lunes ou des vaguelettes qu’elle coinçait entre les plumes de la queue et ainsi acheminait vers le nid où elle continuait à les détruire.  Chaque jour différents accouplements avaient lieu dans le nid qui durait plusieurs minutes et donc il n’y avait plus d’œufs non fécondés.  Les 5,6 et même 7 œufs blancs étaient pondus à intervalle d’un jour et c’était la femelle seule qui les couvaient alors que le mâle ne visitait même que rarement le nid la nuit.  Ce n’est qu’après la ponte du second ou troisième œuf que la femelle commence à couver convenablement, ce qui fait que les poussins naissent aussi au même intervalle.  Le temps de couvaison est de 21 à 22 jours.  Les jeunes canas qui viennent de naitre sont très petits en comparaison des autres agapornis et ont un gros duvet blanc.  Il n’y a que très rarement des problèmes et généralement les poussins grandissent très bien.
Au bout de 11 à 14 jours, c’est le moment de baguer les poussins avec une bague de 3,8 mm et il faut faire attention que la bague ne glisse pas de leur patte.  Au bout de 20 jours, une fois que les plumes de la tête sont apparues il est déjà possible de déterminer le sexe des oiseaux.  Chez les mâles il apparait un plumage du front et de la tâte d’un gris sale tandis que chez les femelles il est gris, vert.  Dans la nature, les mâles n’ont leur tête grise qu’après leur première mue juvénile.  Au bout d’environ 30 jours ils ont totalement leurs plumes et quelques jours plus tard les jeunes vont quitter le nid, environ entre 37 et 40 jours mais pour aller dormir, ils vont quand même un bon moment, encore retourner trouver la sécurité de leur nid, même si la femelle a déjà commencé la seconde couvée.  C’est à ce moment-là qu’il faut faire très attention si les jeunes sont déjà indépendants et qu’ils peuvent être changés de cage car très rapidement l’éventualité existe qu’ils sont poursuivis par le père et qu’ils soient blessés.  Dans une grande volière avec différentes possibilités de fuites ce n’est pas aussi dangereux.  Cela peut prendre beaucoup de temps chez les jeunes mâles avant qu’ils n’aient leur plumage final total et souvent le reflet vert dans plumage du cou gris glace ne disparait qu’après la première voire seconde mue.  En règle générale il y a relativement beaucoup plus de mâles que de femelles qui sont reproduites.  

Ce sont de petits oiseaux qui méritent certainement notre attention.

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