L’alimentation des perroquets dans la « Loro Parque Fundacion »

Extrait de Cyanopsitta

Retravaillé par W. Vanbeginne

A l’exception de garder la nourriture à un endroit adéquat, le plus important dans la maintenance des perroquets c’est l’alimentation.  La nourriture n’a pas uniquement la fonction de maintenir une créature vivante mais il est également essentiel qu’elle soit équilibrée pour que tous les besoins d’une espèce soient couverts pendant toute sa vie.  Pour cela, ce n’est pas suffisant de leur donner chaque jour n’importe quel mélange de graines dans son bol et de le remplacer quand il est vide par une nouvelle quantité de nourriture sèche.  Malgré que quelques espèces de perroquets puissent survivre ainsi pendant assez bien de temps, on ne peut pas parler d’une alimentation adéquate.

La Loro Parque Fundacion détient en ce moment 350 espèces et sous espèces différentes de perroquets qui de toute évidence ne mangent pas tous la même chose.  Déjà par leur aspect physique ces espèces se différencient assez bien; il ne faut que considérer seulement les représentants les plus grands de la famille, les aras et en contrepartie les plus petits, les perruches.  En tenant compte cet exemple, il est clair que les exigences alimentaires sont différentes.  Beaucoup de spécialisations dans le monde des psittacidés ont comme conséquence d’autres exigences, comme par exemple les loris qui se sont limités dans la nature aux nectars et pollens. C’est pour cette raison que nous allons nous limiter dans cet article au groupe des aras, cacatoès, amazones, les perroquets africains et les perruches.

Les facteurs les plus importants dans la nutrition des perroquets sont, à part une alimentation équilibrée, la qualité et la quantité de la nourriture donnée.  Tandis qu’il faudrait utiliser uniquement de la nourriture qui correspond aux normes de qualité les plus hautes pour une alimentation équilibrée, il est aussi très important de considérer la quantité parce que c‘est là que l’on commet le plus d’erreurs.

En collaboration avec le fabriquant Belge de nourritures pour animaux, Versele-Laga, l’équipe de biologistes et vétérinaires du Loro Parque a regroupé 5 différents mélanges de nourriture basique pour différents groupes de perroquets.

Ces mélanges de nourriture se distinguent dans le mélange de différentes graines et proportionnent ainsi différents niveaux d’énergie des mélanges.  Voici les résultats des niveaux d’énergie pour 100 gr de nourriture décortiquée:

  Mélange pour aras                                       2.274,2 KJ

  Mélange pour africains                          1.936,2 KJ

  Mélange pour grandes perruches         1.860,0 KJ

  Mélange pour cacatoès                         1.770,7 KJ

  Mélange pour amazones                       1.747,0 KJ

Quand sait-on que c’est la quantité énergétique journalière ?

La quantité énergétique d’un perroquet dépend des différents facteurs « intérieurs » et « extérieurs ».  Le statut physiologique de l’animal est fort déterminante, la température externe, la densité du matériau et la grandeur de la cage et la mobilité de l’animal.  En pratique, pour obtenir une espèce de valeur type moyenne de la quantité de nourriture pour les perroquets (comme cacatoès, aras, amazones ou Gris du Gabon) la règle des 5 % s’est imposée.  Pour cela, il faut administrer 5% du poids du perroquet sous forme d’un mélange de graines.

Exemple : Si un amazone à front bleu pèse, dans le cas optimal, 400 gr. il doit recevoir par jour 20 gr. d’un mélange de nourriture sèche.  C’est à ce moment-là que l’on se rend compte que 20 gr. est réellement très peu et ainsi beaucoup d’éleveurs de perroquets donnent trop de nourriture déjà qu’avec 20 gr. réellement la nécessité journalière est déjà couverte. 

Toutefois, cela signifie que l’amazone doit manger toutes les graines du mélange pour ne plus avoir faim.  Du fait que ce mélange est un mélange pour amazones, il aura consommé 394,4 KJ d’énergie.  S’il reçoit la même quantité du mélange pour aras, ce qu’il aura certainement préféré parce que celui-ci contient plus de graisses et ainsi plus de saveur, il aura consommé 454,8 kj d’énergie ce qui va donner une différence de 105,4 KJ ou un supplément de 30,2% d’énergie.

Les lecteurs vont certainement penser qu’à eux cela ne peut pas leur arriver parce qu’ils donnent à leurs amazones le mélange pour amazones qui contient moins d’énergie.  C’est bien possible mais il faut bien tenir compte sur la quantité donnée parce que si l’amazone reçoit trop de nourriture, il va choisir les meilleures graines, c’est-à-dire celles qui ont plus de valeur en graisses et qui sont plus savoureuses et celles qui contiennent moins de graisse il ne va pas les toucher.  De cette manière les proportions d’énergie consommée vont changer.  Bien que le soigneur aura bonne conscience parce qu’il aura employé le mélange pour amazones il a donné trop de nourriture ce qui fait que la valeur énergétique ne va pas se distinguer à la valeur énergétique que contient un mélange qui a une valeur énergétique plus importante

Pour cette raison, la quantité de nourriture donnée est une clef très importante dans une alimentation saine de nos perroquets.

Dans ce qui suit, je vais expliquer de manière détaillée la manière pratique de l’alimentation au Loro Parque.

En général tous les perroquets reçoivent à manger deux fois par jour.  La première fois à 8h du matin et la seconde fois à 2h de l’après-midi.

La première, que les oiseaux ont à leur disposition pendant 6 heures est de la nourriture fraiche composée de fruits et légumes, dépendamment de la saison.  Elle est toujours constituée d’un mélange de pommes, poires, carottes et l’on rajoute d’autres variétés pour obtenir un mélange constitué entre 6 et 8 différentes sortes de fruits et légumes.  Les autres fruits et légumes employés sont oranges, papayes, bananes, mangues, kiwis, poivrons, courgettes, laitues etc…

Pendant la période de reproduction à cette salade de fruits et légumes on rajoute un mélange de graines (Parrot-Dinner de Versele-Laga).  Ces graines, en premier lieu des légumes, qui ont eu un long processus de cuisson douce et pour cette raison sont mieux digestibles pour les perroquets et meilleurs pour les poussins.  De plus, tous les perroquets qui sont occupés à élever des poussins reçoivent chaque jour du maïs frais mi-dur qui est disponible toute l’année à ce stade sur Ténériffe.

Dans les climats du centre de l’Europe le maïs peut être récolté à ce stade mi mûr et congelé pour être utilisé suivant la nécessité.

Toutefois il faut tenir en compte que si les parents alimenteraient les poussins uniquement avec du maïs, ce serait une alimentation déséquilibrée et que de cette manière des fautes dans l’alimentation apparaitraient.

Certaines espèces de grands perroquets comme les aras ou les Microglosses reçoivent également des noix comme des noix de cocos, des amandes, des noisettes, des noix de macadamia ou des noix de pécan.

Le second nourrissage se fait exactement 6 heures après la première c.à.d. à 2 heures de l’après-midi et comme nous ne voulons pas prendre le risque que la nourriture fraiche devienne mauvaise, nous l’enlevons et nous la remplaçons avec de la nourriture sèche correspondante.  Celle-ci reste jusqu’au jour suivant dans la volière.

La quantité de nourriture sèche doit être calculée de telle manière que le jour suivant tout a été consommé (voyez plus haut la règle des 5%, la nourriture fraîche du matin n’est pas comprise dans notre calcul).

Nos espèces de grands perroquets reçoivent à nouveau, comme au matin quelques noix.  Quelques espèces de perruches comme les perruches de la famille des Brotogeris ou les perruches d’Australie australe (Alisterus) reçoivent en plus de la nourriture sèche un morceau de pomme ou orange l’après-midi.

Pendant la période de couvaison et d’élevage, les perruches australiennes reçoivent toujours en plus à leur disposition un mélange de pâtée à l’œuf.  Il y a beaucoup plus de spécificités pour d’autres espèces mais toutefois nous n’allons pas les détailler.

En premier lieu, cet article doit représenter une technique générale de l’alimentation dans la Loro Parque Foundacion pour faire réfléchir les soigneurs et les éleveurs de perroquets à leurs propres méthodes.  Si quelqu’un qui soigne et élève des perroquets, si aussi bien les jeunes que les adultes se trouvent en bonne condition physique et en bonne condition de plumage, il n’y a aucune raison de changer de méthode (« ne jamais changer une équipe qui gagne »).

Par contre s’il y a des difficultés dans l’élevage ou dans les conditions de santé des animaux alors il faudrait commencer à chercher la raison dans l’alimentation; revoir cela et suivant le cas, l’optimiser.  Pour cela il existe de nombreux livres spécialisés, qui traitent du thème de l’alimentation de perroquets et de perruches et qui donnent de nombreux conseils pour  l’améliorer.  De même, un échange d’expériences et d’opinions dans les clubs d’oiseaux, dans des expositions de perroquets, des symposiums et des congrès apportent aux amis des perroquets de nouvelles idées.

Essayez-les chez vous à la maison, cela peut parfois résoudre des problèmes que quelqu’un a eus pendant de années avec ses animaux.  Pour cela, je recommande de tenir le courage d’agir.  Parce que seul un soigneur qui s’informe régulièrement et qui s’approprie de nouvelles connaissances pourra offrir à son animal le meilleur.

Littérature :

Ardnt, T. y M. Reinschmidt (2006) : Amazonas, Ardndt-Verlag, Bretten.

Kühne, H.-J. (2000) : La nutricion de las cotorras y loros. Bretten

Schnabl, H. (1998) : En cuanto a la nutricion de loros, preguntas y respuestas. In. Anuario para la ciencia de loros II.  Westarp-Wissenschafsverslag, Magdeburg, 143 – 162

Würth, V. (2001): Frutas, verduras y frutas exoticas para loros y cotorras.  Bretten.

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