Protection de la Perruche Swift en voie de disparition

P.R. 2013

Edité par Dries Van Dongen

Traduction : Cédric

2ème partie

Contrôle du « PBFD »

Des échantillons de sang de 53 oisillons de perruches Swift ont été recueillis pour étudier la PBFD. Le virus (circovirus) n’est repéré que sur des jeunes individus. Les chercheurs ont découvert qu’ils étaient  exposés à la souche virale qui se trouve normalement chez le Cacatoès à Huppe Jaune (Cacatua Galerita) et ont constaté que le nid dans lequel les jeunes ont été trouvés avait souffert de l’humidité excessive des fortes pluies.

Ce petit taux de PBFD observé au cours de la première saison de reproduction, sera comparé à la prochaine saison afin d’obtenir une meilleure compréhension de la dynamique de la maladie chez cette espèce.

Une attention particulière est d’ailleurs accordée à la collecte d’échantillons des matériaux dans les nids pour enquêter sur la transférabilité du PBFD sous les différentes espèces de perroquets qui utilisent souvent les mêmes cavités des arbres en saison de reproduction.

Oiseaux équipés de capteurs dernier-cri

Un composant de haute technologie du projet est le développement d’un procédé permettant le suivi des perruches Swift dans la nature et la façon dont ils localisent les sources de nourriture et autres ressources. La technique qui est précisément développée, est unique, et serait possible sans transmission par satellite sur de longues distances. Les premières tentatives ont été réalisées avec succès dans les grandes volières du zoo d’Adélaïde.

Ils ont trouvé un émetteur qui peut être utilisé sans risque pour les couples de perruches. De cette façon, il est possible de découvrir des données précises, qui fournissent une explication sur le comportement de reproduction des oiseaux. Les tests ont été effectués avec un groupe sans émetteur et trois groupes avec différents types d’émetteurs : un collier et deux « sacs à dos » avec des poids différents. Il n’y avait aucune différence par rapport au poids du corps ou des conditions dans les groupes avec émetteurs en comparaison avec le groupe témoin, mais les tests ont divulgué de nombreux aspects importants en ce qui concerne la conception de l’émetteur et la conformité pour la perruche Swift.

Le réglage du modèle de sac à dos prend environ 15 minutes, car il faut être certains que l’appareil soit exactement au centre du dos. En revanche, les colliers sont appliqués à la perruche en à peu près une minute. Un autre avantage des colliers est que les oiseaux ne sont pas en mesure de grignoter l’appareil aussi facilement qu’avec le sac à dos. Les chercheurs ont eu plusieurs cas où les oiseaux ont déplacé leur sac à dos dans la journée pour constamment ronger la sangle de fixation. Par conséquent, les modèles avec sac à dos sont risqués pour une utilisation à l’état sauvage, car les oiseaux risquent de se blesser dans les courroies qui se sont défaites ou qui ont été chipotées.  Par conséquent, il y a maintenant de nouveaux colliers, plus légers à l’utilisation, de plus petite taille, avec moins de risques de confusion et peu stressant. En plus de cette nouvelle technique, le projet testera également les satellites, qui, en moment utile, pourrait être utilisé pour suivre les grands voyages des perruches Swift.

L’Eucalyptus : Source principale de nourriture.

La deuxième saison sur le terrain diffère clairement de la première. Les chercheurs ont, en Tasmanie, étudié à nouveau les nids qu’ils avaient trouvés durant la saison précédente. Ils se sont concentrés sur trois régions pour s’assurer que les oiseaux habiteraient à nouveau les nids. Mais ce ne fût pas le cas puisqu’aucune perruche Swift ne fût observée dans un des nids trouvés l’année précédente. Les chercheurs ont également constaté que les principaux arbres alimentaires tels que le Gommier bleu (Eucalyptus globulus) et le gommier noir (Eucalyptus ovata) ne sont pas fleuris dans ces régions. Les troupes de détection ont fouillé tout l’ouest de la Tasmanie à la recherche de gommiers bleu et noir en fleurs et ont constaté de grands troupeaux de perruches Swift en deux endroits, à Devonport dans le nord et au lac Leake dans l’est de l’île. Ce fut la première preuve que des perruches Swift nichent aussi en haut dans le nord. Dans le cas du lac Leake, ça s’est avéré être une autre exception, puisque les perruches Swift ne se reproduisent généralement pas hors de portée des gommiers bleu. Cependant au lac Leake, le gommier noir est apparu comme la principale source de nourriture, alors qu’auparavant on pensait qu’il n’était pas approprié à ce type de perruches. La floraison des gommiers bleu et noir était exceptionnellement tardive dans cette deuxième saison, ce qui a conduit de nombreux arbres à fleurir seulement fin Novembre. C’est pourquoi la plupart des perruches Swift n’ont pas commencé avant Novembre la construction du nid, bien que cette espèce construise habituellement son nid au début de la période de floraison, à savoir début Septembre. Les chercheurs supposent que la floraison limitée du gommier bleu, la floraison tardive des deux arbres alimentaires et les signes de volumineux pillages des nids étaient responsables d’une très mauvaise deuxième année de recherches sur la perruche Swift.

Pilleurs de nid

Le succès de reproduction à cette époque était plutôt maigre. Pour les couples reproducteurs à Devonport, tous les œufs ont été volés, soit une perte complète de la couvée. Dans 60% des cas où les œufs sont volés,  la femelle avait également disparu. La colonie au lac Leake (environ 150 au sud-est de Devonport), la tendance était similaire. En effet, le vol se montait à 67% et dans 41% des cas non seulement les œufs étaient détruits, mais la femelle était aussi tuée. Dans la troisième zone, Bruny Island , il n’y a pas vol des femelels ou des œufs qui a été constaté.

Les chercheurs se sont procuré  aussitôt de caméras d’espionnage infrarouge et en ont équipé tous les nids des  perruches Swift présents au lac Leake et sur l’île de Bruny afin d’identifier les voleurs. Très vite, une caméra-espion a enregistré dans le lac Leake un phalanger volant grimpant jusqu’aux cavités des arbres et détruisant le nid des perruches Swift. Dans une autre cavité, deux carcasses de perruche Swift ont été découvertes. L’une des deux semblait être agressée par un pilleur ; d’ailleurs une des caméras-espion a démontré qu’il s’agissait ici aussi d’un phalanger volant – celui-ci a été filmé deux heures après la tombée de la nuit. Des tendances de pillages similaires ont également été observées à Devonport où un phalanger volant est fréquemment survenu.

Les chercheurs présument que les pertes des femelles Swift dans cette région s’expliquent par un contexte similaire. Les phalangers volants sont capables de pénétrer à l’intérieur de nid de perruches Swift pour y tuer et dévorer les femelles adultes. D’autres prédateurs frappent également par le petit diamètre de l’entrée.

Les phalangers volants ont été introduits en Tasmanie où il a été récemment rapporté qu’ils tuent et mangent aussi la Perruche à ventre orange (Neophema chrysogaster) dans leur nid. Pourtant, il n’y avait jusqu’ici aucune indication que ces mammifères pillaient de manière intensive comme cela est noté dans ce projet.

En raison des effets dramatiques du phalanger volant sur la mortalité des perruches Swift adultes et leur succès de reproduction, les scientifiques mènent actuellement une étude sur la fréquence des phalangers volants dans les fameuses zones de reproduction de la perruche Swift. Ceci devrait définir la taille potentielle de cette menace qui auparavant n’était pas documentée.

L’important à noter est que les colonies de perruches Swift ont été observées dans la deuxième saison,  et découvertes à proximité des zones qui n’étaient que faiblement boisées en raison de la déforestation progressive. Beaucoup d’autres nids se trouvaient dans les zones où l’exploitation forestière sélective était pratiquée. Les perruches Swift qui d’autre part, dans le  « Wielangta State Forest », nichaient dans une forêt intacte, le vol dans les nids a eu nettement moins lieu, bien qu’un cas a été mentionné qui a probablement été causé par un écureuil. Sur cette base, l’impact potentiel de l’économie en sylviculture sur la propagation du phalanger volant va maintenant être examiné.

Perspectives

La prochaine étape pour les chercheurs consiste– sur base de ces données – à expérimenter un important programme de gestion de l’environnement développé par la société forestière de Tasmanie (Forest Practices Authority) et qui utilise la détection à distance ainsi que l’interprétation de photographies aériennes de la densité des arbres arrivés à maturité. Les techniques de conception des cartes sont connues pour leur sensibilité à l’erreur mais les nids de perruches Swift dans les arbres matures et les données du projet pourraient être utilisés pour une première correction d’erreur dans le programme de gestion.  Autrement dit, il devient nécessaire d’avoir davantage innovation dans la protection de la perruche Swift qui aujourd’hui est sujette à disparaître.

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