La perruche à tête bleue

Psittacara acuticaudata, Vieillot 1818

P.R. juillet 2016

Jorg Asmus Gustrow

Retravaillé par Freddy Lebon

Traduction : William Vanbeginne

Introduction :

Le nombre d’espèces à l’intérieur du génus aratinga est différemment défendu d’auteur à auteur ou de scientifique à scientifique.  Il s’agit d’un nombre qui varie entre 16 et 24 espèces.  Dans la nouvelle systématique de Dickinson/Remsen (2013) il ne reste plus que 6 vraies sortes d’aratingas.  Le génus a été divisé dans différents genres et les perruches à tête bleue ont été catégorisées dans le génus psittacara.  Dans cet article je veux garder l’ancien nom scientifique aratinga acuticaudata, Vieillot, 1818. 

Le but de cet article est d’informer l’amateur/lecteur du logement, soins et élevage et moins de la systématique.

Les perruches du groupe aratinga provenant du nouveau monde sont sans aucun doute des psittacidés très intéressants.  Les grandes espèces font même penser aux sortes d’aras.  Cette constatation concerne aussi leur puissant niveau de cris dont à temps et avidement ils font usage.

Précédemment ces oiseaux étaient nommés perruches à queue pointue mais aratinga à tête bleue est un meilleur nom car leur tête bleue dans le genre aratinga se distingue bien.  D’ailleurs tous les représentants de ce genre ont une queue pointue.  Il y a cinq sous espèces qui sont décrites mais je n’en fait pas part dans cet article.  C’est avec sa longueur entre 33 et 38 cm (suivant la sous-espèce) que l’aratinga à tête bleu appartient aux plus grands représentants de ce genre.  C’est en 1818 que cette espèce d’aratinga a été décrite par l’ornithologue Français Louis jean Pierre Vieillot (né le 10 mai 1748 à Yvetot en Haute Normandie et décédé en 1831 à Rouen) pour la première fois.  Tout d’abord cette espèce a eu encore le nom latin psittacus, comme toutes les espèces de perruches en ce temps-là.  Par la suite, par la découverte d’autres espèces, il y a eu d’autres manières de voir dans cette science.  La provenance et autre information et maintenant les analyses génétiques ont veillé pour des déplacements au sein de la classification du génus aratinga vers le nouveau génus psittacara.  En l’an 1818 on ne savait que très peu de choses au sujet de la perruche à tête bleue et cette espèce n’était connue en Europe que par quelques oiseaux empaillés qui se trouvaient dans quelques musées.  L’ornithologue allemand et explorateur Freidrich Hermann Otto Finsch (né le 8 août 1839 à Warmbrunn et décédé le 31 janvier 1917 à Braunschweig) a cité dans sa monographie parue en 1961 « Die Papageien » le professeur Burmeister : « j’ai vu plusieurs fois ce grand perroquet puissant près de Parana et de temps en temps de très près  Il vit dans un environnement boisé, souvent près de la ville mais il est tellement craintif que l’on ne peut l’approcher et certainement pas lorsque je portais mon fusil ».  Les oiseaux auront certainement compris quel danger provient des collectionneurs Européens qui se promènent.  Plus tard, les perruches à tête bleue ont été capturées en quantités restreintes et apportées aux zoos et amateurs en Europe.  Pour la première fois, un exemplaire vivant est arrivé en 1864 au zoo de Londres et en 1877 aussi au zoo de Hamburg.  Les années qui ont suivi la perruche à tête bleue est devenue une apparition de plus en plus rare sur les marchés d’oiseaux jusqu’à ce qu’elle disparaisse.  Cette situation est restée inchangée jusqu’à ce que soudainement en 1970 des oiseaux aient été importés d’Argentine et du Paraguay.  Entre 1984 et 2012 il y aurait au total 2.890 exemplaires qui auraient atteint légalement l’Allemagne à partir de l’Amérique du Sud.  Le tableau ci-dessous montre les importations transmises par le ministère Allemand pour le milieu et les sciences naturelles.

Année d’importation   1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1992 1993 1999 2000 2001 2002 2005Pays d’exportation   Argentine Argentine Argentine Argentine Argentine Argentine Argentine Argentine Argentine Argentine Paraguay Estonie Canada ArgentineOrigine     Argentine Argentine Argentine Argentine Argentine Argentine Argentine Argentine Argentine Argentine Paraguay Paraguay Paraguay ArgentineQuantité     790 170 177 175 408 553 220 5 215 100 24 8 10 35

Dans les statistiques à ma disposition des résultats de reproduction des associations allemandes, il y a pour cette espèce un résultat de 38 oiseaux de propre élevage.  Cependant nous savons entre-temps que peu de résultats sont transmis aux associations.  Dans 5 zoos et 29 autres institutions de même nature en Europe et en Asie, cette espèce a de bons résultats de reproduction. (voir www.zootierliste.de,stand 10.09.2013).  Avec les perruches à tête bleue qui se trouvent dans nos volières en Europe il faudra encore faire un effort pour garder cette espèce intéressante en aviculture.  Une première note importante dans cette direction est celle rédigée à Erfstadt qui a commencé il y a déjà quelques années à rechercher le cheptel actuel et de former une sorte de livre de reproduction.  Cette initiative est entre-temps une partie d’un projet pour détenir tous les oiseaux en aviculture.  Quatre éleveurs qui détiennent, soignent et font reproduire ces oiseaux dans leur volières travaillent aussi à ce projet.  Si l’on jette un coup d’œil aux annonces de beaucoup de magazines et aussi sur internet et l’on se rend compte qu’il n’y aura bientôt plus d’éleveurs de perruches à tête bleue.  En Allemagne l’on retrouve encore bien cette perruche mais le développement du cheptel va certainement bien devoir être tenu à l’œil pour éviter qu’un jour l’on ne se retrouve devant une mauvaise surprise.  Si vous avez la possibilité de détenir ces oiseaux, je ne peux vous donner qu’un conseil : achetez-les.  Si vous avez ces oiseaux déjà en votre possession, je vous demande poliment de prendre contact avec moi.

Description :

La longueur totale de la perruche à tête bleue se situe entre 33 et 38 cm.  Il n’y a pas de dimorphisme et de même il n’y a pas de différences entre mâles et femelles à d’autres spécificités.

La couleur de base du plumage est verte alors que le front, crane, la partie entre les oreilles et les yeux et les joues sont bleus.  La queue est verte sur la partie supérieure et brun à rouge, brun sur la partie inférieure dont une grande partie des pointes de la queue sont vert olive.  Les plumes extérieures des ailes sont à l’extrémité colorées bleuté.  La mandibule supérieure est de couleur rosé – corne et à la pointe noire, la mandibule inférieure est gris, noir.  La partie nue, visible, de la cire est brune.  Les yeux ont l’iris orange rouge et sont entourés d’un cercle nu de couleur blanc.  Les pattes sont aussi roses, brunes et les ongles sont noirs.

Les jeunes oiseaux sont reconnaissables à la couleur bleue plus pâle de la tête et de la mandibule inférieure encore presque blanche.

Origine et manière de vivre :

Le territoire d’origine de l’aratinga à tête bleu couvre une grande partie de l’Amérique du Sud mais il semble qu’il ne s’agit pas de régions collées l’une à l’autre ou ayant les mêmes frontières.  Dans ces différentes régions il y a donc des sous-espèces qui se retrouvent comme dans le nord du Venezuela, le nord de la Colombie, l’intérieur de Nord-ouest du Brésil, l’Est de la Bolivie, l’Ouest du Paraguay et une partie du Nord de l’Argentine.  Autrefois l’île Margarita se trouvant devant la côte du Venezuela appartenait au territoire de cette espèce mais l’on hésite fortement si actuellement une population y est encore présente et pour le moment il n’y a pas d’observations connues.  Dans les régions précitées, ces oiseaux se retrouvent dans les savanes sèches, dans des paysages de buissons mais aussi dans des forêts galeries.  Les paysages ouverts sont préférés par ces oiseaux.  Dans certaines régions, les aratingas à tête bleue se rencontrent en grands nombre et en de tels nombres que suivants certaines informations qu’ils dépassent fortement en nombre les autres espèces de psittacidés.

Normalement les aratingas à tête bleue parcourent leur habitat par couple ou en de très petits groupes mais à certains moments ils peuvent se rassembler en grandes nuées composés même de plusieurs centaines d’oiseaux et à ce moment-là ils causent de gros dégâts chez les agriculteurs.  Naturellement à ce moment-là ils ne sont pas bien vus auprès de la population.  En dehors de leurs pillages, ils se nourrissent principalement de différentes graines, baies, feuilles et fruits qu’ils trouvent sur leur territoire de vie.  Tôt le matin et tard le soir ils se retrouvent ensemble pour aller boire sur les rives des rivières.  L’absorption de nourriture se fait aussi tôt dans la matinée et en fin d’après-midi et pendant la journée il y a de longues périodes de repos qui sont insérées, les plumes du partenaire sont nettoyées et bien entendu elles dorment, de préférence cachées dans le feuillage bien dense des très grands arbres.

Les oiseaux passent la nuit dans de très grands arbres dortoirs où, en très grands nombres ils s’installent avec beaucoup de gazouillements.  Les aratingas à tête bleue se retrouvent jusqu’à une hauteur d’environ 2.650m.  Leur période de reproduction varie en fonction de leur territoire d’origine ce qui est logique car il y a une très grande différence entre le nord du Venezuela et le nord de l’Argentine.  Il n’y a que très peu de données sur leur reproduction mais ils couvent dans des trous d’arbres très profonds et relativement hauts.

Logement :

Ces perruches majestueuses doivent être naturellement logées dans une volière construite solidement dans laquelle elles peuvent voler et grimper à souhait.  Le logement se fait dans une volière extérieure avec un abri de nuit adjacent et relié.  Ici aussi il faut bien penser à une manière de construction robuste car les aratingas à tête bleue ont des becs très puissants.

Il faut conseiller un abri de nuit maçonné avec une construction de toit bien solide et un sol facile à nettoyer.  Pendant la période froide de l’année, on peut chauffer un peu et rallonger la lumière du jour à l’aide de lampes disponibles dans le commerce avec un spectre de lumière du jour.  Dans la partie intérieure, on peut présenter la nourriture et l’eau de boisson et aussi y accrocher le nichoir.  La liaison entre l’abri de nuit et la volière extérieure peut être rendue faisable à l’aide d’une trappe qui en cas de mauvaises conditions atmosphériques peut être fermée et ainsi les oiseaux seront enfermés dans l’abri de nuit.

Chez certains éleveurs, les oiseaux ont pris cette habitude et rentrent avant que la nuit ne tombe.  La trappe est alors fermée jusqu’au matin suivant avec l’avantage que les oiseaux ne sont pas exposés aux dangers de la volière extérieure comme par exemple les chats errants.  De même les hiboux peuvent amener de l’agitation.  Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois que des oiseaux s’effraient et en meurent où qu’ils vont voler de toute leurs forces contre le treillis avec souvent des blessures comme résultat.  De même la volière extérieure doit être faite d’une construction métallique pour ces perruches avec une rage de ronger et le fil qui le couvre doit avoir au moins une épaisseur d’1 mm.  Concernant le sol de la volière extérieure il y a différentes opinions.  Dans tous les cas, il doit être tenu libre de rats, souris et autres rongeurs à l’aide par exemple d’un treillis qui sera dans le sol.

Pour un couple d’aratingas à tête bleue il faut compter au moins une volière de 4m de long, 1m de large et 2m de haut.  Si naturellement une volière plus longue ou large peut être offerte, c’est mieux.  Dans la volière extérieure il faut mettre à la disposition des oiseaux des branches fraiches, des cordes etc… afin qu’ils puissent s’occuper.  Un grand arbre à escalader dans lequel vous pouvez accrocher et cacher un peu de fruits et légumes peut servir pour une bonne diversité.

Il faut également tenir compte que les aratingas à tête bleue ont un niveau sonore très puissant et ils l’emploient à souhait.  Il s’agit donc pour les voisins sensibles et vite dérangés d’une perturbation énorme.  Des voisins tolérants viendront bien voir et admirer ces grands oiseaux.

Alimentation :

En aviculture, la nourriture des aratingas à tête bleue peut être considérée comme simple.  La nourriture de base pour ces perruches est constituée d’un bon mélange de graines pour grandes perruches qui est constituée de différentes sortes de millet, de graines pour canaris, du carthame, du riz paddy, des graines de lin, de l’avoine, des graines de Niger, des graines de potiron et de cardi.  Ces mêmes graines sont présentées aux oiseaux sous forme de graines germées au début de la saison de reproduction.  Ces graines germées qui en règle générale sont bien aimées peuvent être données en même temps qu’un mélange de légumes et de fruits.

Le choix des fruits et des légumes va être ciblé sur la préférence de l’individu.  Différents individus ont chacun des préférences différentes.  Ce n’est pas parce qu’un aime bien les carottes qu’ils vont tous aimer manger des carottes.  C’est donc le travail de l’éleveur de présenter un choix important et de rechercher ce que les oiseaux aiment manger.  Sur la base de l’observation, un mélange de fruits et légumes peut donc être préparé qui va certainement être mangé.  De cette manière l’achat de nourriture inadéquate va être évité et qui va de toute façon terminer sur le compost.  A long terme cela va donc vous épargner de l’argent.

En plus des différents aliments déjà mentionnés vous pouvez encore leur donner chaque jour du mouron, du pissenlit ou de la bourse à pasteur.  L’offre de branches de saule ou d’arbres fruitiers est un bon supplément alimentaire et cela les occupe.  Pendant la période de reproduction il est aussi important de donner aux aratingas à tête bleue de la pâtée fortifiante.

En complément, à différents moments vous pouvez leur donner une préparation de multi vitamines et/ou minéraux et protéines.  De l’eau de boisson fraiche et de l’eau de baignade doit être donnée chaque jour tout comme chaque jour des mangeoires propres.

L’élevage :

Pour la plupart des éleveurs, la reproduction des aratingas à tête bleue est relativement simple à condition que l’on réponde à toutes les normes que ces oiseaux demandent. 

En premier lieu il y a le test ADN où le sexe des oiseaux sera confirmé pour être vraiment sûr que vous avez un couple.  Deux oiseaux du même sexe se comportent très souvent comme un couple.  Aussi bien deux mâles que deux femelles dans une volière (certainement lorsqu’il s’agissait d’oiseaux d’importation) se soutiennent et se comportent comme un couple, se nettoyant les plumes et même se nourrissant.

Dans le temps, les éleveurs très patients attendaient en vain après des poussins.  Donc, un test ADN doit être fait avant de loger les oiseaux ensemble dans une volière.  Les oiseaux ne se reproduisent qu’une fois à maturité sexuelle et ceci peut être différents pour chaque individu et sauter une année même chez des oiseaux de la même année de naissance.

Les nichoirs pour ces oiseaux qui aiment ronger doivent être très stables.  Des nichoirs buches en chêne ou hêtre sont les plus valables.  D’autres sortes de bois bien durs peuvent aussi être employés.  Un diamètre intérieur de 28 à 30 cm est parfait pour ces perruches et la hauteur doit être de 50 à 60 cm.  Une grosse couche de +/- 4 cm de bois vermoulu, de copeaux de bois et éventuellement un peu de tourbe peut être tassée sur le fond du nid.  Les aratingas à tête bleu s’intéressent directement au nichoir et une fois pendu dans l’abri ils peuvent y disparaitre pendant des heures.  Généralement ils sont alors occupés à retravailler les parois du nid.  Il ne faut pas s’attendre à voir un comportement de parade chez cette espèce comme chez les autres perruches.

Les oiseaux, sur ce point, se comportent très mystérieusement et de nombreux éleveurs ont été surpris lorsque soudainement sans aucun signe avant-coureur ou comportement une ponte a été retrouvée dans le nichoir.  Celle-ci est généralement constituée de 3 à 4 œufs qui sont uniquement couvés par la femelle.  Pendant cette période, l’éleveur doit entreprendre ses tâches quotidiennes très prudemment car certaines femelles réagissent de manière très peureuse et alors en règle générale la ponte est considérée comme fichue.

Normalement cela va prendre 23 jours avant que naisse le premier poussin.  A partir de ce moment l’éleveur doit bien surveiller ses oiseaux et adapter la nourriture.  Cela arrive parfois avec cette espèce que les jeunes sont mal nourris et alors il faut pouvoir intervenir afin de pouvoir élever les oiseaux à la main ou d’essayer de nourrir les poussins dans le nichoir.  Chez des couples calmes et n’ayant pas peur, l’élevage des petits se passe généralement sans problèmes et les aratingas à tête bleue sont pour la plupart du temps de bons parents.

Au bout de 45 jours les poussins viennent déjà regarder via le trou d’entrée du nid mais il va falloir attendre encore une dizaine de jours (+/- 50 jours) avant que le premier poussin totalement emplumé fasse son premier envol.  Ces essais ne sont jamais pleins de succès et se terminent généralement sur le treillis de la volière extérieure ou avec un bruit sourd contre le sol.  Dans cette situation aussi les parents s’occupent de leur progéniture avec amour.  Environ encore trois semaines vont se dérouler avant que les petits ne soient indépendants pour manger.  A ce moment-là le calme va venir dans la volière et les jeunes oiseaux vont être perchés calmement avec leurs parents, rêvant et curieux de ce que l’avenir va leur réserver.

Photos provenant d’Internet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *