L’élevage de la perruche à ailes d’or

Psephotellus chrysopterygius

Parkieten revue novembre 2020 p. 587

Retravaillé par Bert Gils

Traduction : William Vanbeginne

Dans les années 1970, j’ai vu pour la première fois des Perruches à ailes d’or (Psephotus chrysopterygius) dans les volières de Lawrence Van Gorp, à ce moment-là, un des seuls qui était déjà arrivé à les faire reproduire.  Personne ne savait comment il était possible de sexer les jeunes oiseaux et lorsque j’ai acheté mes 4 premiers exemplaires, plus tard je suis arrivé à la conclusion qu’il s’agissait de 4 mâles.  Cela m’a coûté ensuite 4 ans pour pouvoir trouver 2 femelles.  A ce jour, je sais sexer de visu, les jeunes oiseaux et plutôt exactement.

Ce ne sont pas des oiseaux exigeants, il est juste très difficile d’arriver à les faire reproduire.  Lors de la composition d’un nouveau jeune couple, j’avais l’habitude de donner au jeune mâle le choix entre 3 femelles.  Cependant, Tom Shepard, qui avait étudié la perruche à ailes d’or dans la nature me raconta qu’il avait vu comment une femelle était poursuivie par différents mâles et que c’était elle ensuite qui faisait son choix.  Ce n’était d’ailleurs pas toujours le mâle le plus beau et coloré qui remportait la partie.  Je devais donc peut-être changer ma stratégie et dans le futur laisser les femelles choisir leur partenaire.

Perruche à ailes d’or mâle : Photo : J. Wegener

Les perruches à ailes d’or sauvages creusent un trou pour nicher dans une termitière (habitée).

J’essaie bien entendu de stimuler ce comportement naturel avec un nichoir étroit ayant une superficie au sol de 18 x 18 cm et une hauteur de 21 cm.  Devant le trou d’entrée je fixe un tunnel creux d’environ 15 cm de long et d’un diamètre intérieur de 5 cm.  Pour donner l’idée aux oiseaux de creuser la cavité du nid, je remplis le tunnel de sciure de bois mouillée.  Lorsqu’elle est séchée, cela correspond le plus à la structure dont les termitières sont faites.  Les oiseaux vont ensuite se creuser un chemin dans cette sciure.  Sur le fond du nid je place aussi une grosse couche de sciure de 5 cm d’épaisseur.  Je prévois un double fond en dessous du nid dans lequel je vais pouvoir insérer une résistance chauffante.  Dès que je vois que le couple commence à former le tunnel dans la sciure, je connecte la résistance chauffante et je la laisse fonctionner continuellement.  Le fond du nichoir est de forme concave de telle manière que les jeunes puissent ramper vers les bords du nid lorsqu’au milieu du nid cela devient trop chaud.

Photo: David Cook – Yarranden, Cape York Peninsula, Queensland, Australia.

Il est beaucoup mentionné dans la littérature que cette espèce a besoin d’un degré d’humidité dans l’air élevé.  Mes oiseaux n’ont pas de problèmes avec des œufs dont les embryons ne naissent pas, malgré que l’humidité dans l’air des nichoirs doit être basse par le chauffage.  Cette chaufferette est réellement nécessaire car les perruches à ailes d’or ne sont – et j’insiste fortement sur ce fait – pas de très bons parents et couvent mal.

Durant la période que je commençais à vouloir faire reproduire mes perruches à ailes d’or, les éleveurs étaient tous d’accord que la période de reproduction de cette espèce débutait en octobre et si tout se passe bien, un second tour pouvait être attendu en février.  Actuellement, cependant, mes oiseaux se retrouvent en condition de reproduction à n’importe quel moment de l’année.  Ils pondent alors 4 à 5 œufs avec parfois 2 à 3 jours entre deux œufs.  Du fait que les femelles commencent souvent à couver à partir du second œuf, il peut donc y avoir une relativement grande différence d’âge entre les jeunes.  Chez une de mes femelles, le temps entre le premier et le dernier poussin est souvent de 8 jours, ce qui fait que le dernier n’a presqu’aucune chance de survivre. 

D’autres couples attendent le quatrième ou cinquième œuf avant de commencer à couver.  A ce moment-là, les jeunes ont presque tous le même âge au moment de l’éclosion et généralement tous sont élevés sans problèmes.

Les perruches à ailes d’or doivent être baguées avec un diamètre de 4,5 mm.  Personnellement j’emploie des bagues durcies car il est important de bien pouvoir identifier ces oiseaux de l’annexe I de la CITES.

Photo: David Cook – Yarranden, Cape York Peninsula, Queensland, Australia.

L’alimentation n’est pas simple.  Je leur donne 3 mangeoires chacune avec un mélange de graines :  Une pour Euphèmes, une pour Agapornis et une pour pinsons.  En plus de cela elles reçoivent encore en plus du millet rouge et blanc.  Chaque jour elles reçoivent de la nourriture douce avec des légumes et des graines germées, mais de cela ils n’en mangent que peu.  De temps en temps je leur donne quelques vers de farines, quelques couples les mangent directement alors que d’autres n’y touchent pas.  Ce que tous apprécient ce sont les graines d’herbes.

Photo: David Cook – Yarranden, Cape York Peninsula, Queensland, Australia.

Mes couples sont tous logés séparément.  La cage intérieure fait 1 m x 3 m x 2,5 m et encore une volière extérieure de la même grandeur mais de 2 m de haut.  Comme je l’ai déjà écrit précédemment : une volière intérieure plus haute incite les oiseaux à aller dormir à l’intérieur.  Il y a une paroi opaque entre les volières extérieures, de telle manière que les mâles ne puissent se voir et commencer à se chamailler à travers le grillage.  Dans les volières intérieures c’est aussi le cas et ainsi je peux aussi facilement contrôler la température dans chaque cage.  J’ai par exemple l’habitude de monter la température à 20° C dans l’abri de nuit lorsque les jeunes sortent des nids.  Je ferme alors les volières extérieures, juste avant qu’ils ne quittent le nid.  Une fois qu’ils savent bien voler et qu’ils mangent indépendamment, je vais d’abord diminuer lentement la température dans la volière intérieure avant qu’ils ne puissent aller dans la volière extérieure.  Ainsi, en compagnie de leurs parents ils pourront aller la découvrir.

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