La conure couronnée

Eupsittula aurea

P.R. mai 2017

Bert Van Gils

Traduction : William Vanbeginne

Introduction

L’Amérique du Sud a naturellement une grande richesse en espèces de perroquets et perruches.  Nous pouvons être contents que beaucoup de ces espèces soient bien représentées en Aviculture.  Les aras en sont un bon exemple mais aussi des espèces plus petites comme les Forpus, Pyrrhuras et Aratingas ont conquis le cœur de beaucoup d’amateurs.  La conure couronnée est une de ces espèces plus petites mais certainement bien populaire avec son allure calme.  Elle mesure environ 25 cm de longueur et a un poids entre 80 et 100 gr.  Cette espèce est aussi une espèce qui convient pour des amateurs avec un peu moins d’expérience car elle s’habitue rapidement à l’homme et se reproduit régulièrement.  Dans la nature sa population est heureusement (encore) stable et ainsi elle est classifiée comme « pas menacée » (least concern).

Un couple de conures couronnées (Eupsittula aurea).  Photo : S. D’Hooghe.

Logement

Une petite volière de, par exemple, 2 m de long et haut x 1 m de large convient très bien pour cette espèce.  Pour la reproduction, il vaut mieux loger les oiseaux, séparément, par couple.  Un couple de conures couronnées peut aussi être logé dans une grande cage suspendue (en treillis).  Ceci rend le nettoyage aisé.  Au Loro Parque, chaque couple a deux nichoirs à disposition, un horizontal et un vertical.  A l’intérieur des nichoirs horizontaux, il y a une séparation qui a été prévue afin que deux chambres apparaissent.  La plupart du temps, c’est la partie qui se trouve le plus loin du trou d’entrée et donc dans laquelle il y a le moins de lumière qui est employée pour couver.  La plupart des aratingas ont une préférence pour des cavités de nidification obscures.

Comme matériau pour couvrir le sol du nid nous employons des copeaux de bois.  Il y a une préférence pour de grands copeaux car alors la femelle qui couve a encore quelque chose pour s’occuper.  Ils aiment à grignoter ces copeaux.  Certains éleveurs rajoutent encore de petits morceaux de bois en extra ou des branchages dans le nid.  Au Loro Parque, les couples reçoivent aussi toutes les deux semaines quelques branches de pins (avec les aiguilles) comme branches à ronger, bien entendu à l’extérieur du nid.  Les conures à couronne en raffolent !

Un couple dans une grande volière avec différents nichoirs et profitant d’une noix.  Photo : G. Verlinden.

Alimentation

Mes conures sont alimentés deux fois par jour, le matin et l’après-midi.  Le matin ils reçoivent un mix de fruits et de légumes, suivant ce qui est disponible en saison.  A ceci nous rajoutons encore quelques légumineuses trempés – petits pois et différents haricots – et Parrot Dinner de Versele Laga.  Les légumineuses sont trempées pendant 24 heures et ensuite bouillies un petit moment.  En dehors de la saison de reproduction les suppléments Calcium Lux et Ferti-vit sont rajoutés.

Dans l’après-midi nous leurs présentons un mélange du Loro parque, « African Parrot » qui est composé de millet, avoine, pellets VAM, millet japonais, cardy, sarrasin, riz paddy, chanvre et des coquilles d’huitres moulues.  A ce mélange, je rajoute encore des pellets Nutribird G14.  Ce mélange de graines et de pellets est donné rationné, cela veut dire environ autant que les oiseaux en mangent réellement chaque jour et pas plus.

Pendant la saison de reproduction, les conures couronnées reçoivent également de la pâtée à l’œuf, du chanvre extra, du grit pour oiseaux, de la pâtée insectivore et les pellets G14 sont changés par des pellets G18.  Ces dernières ont un pourcentage en protéines plus élevé et sont spécialement destinés à l’élevage.  Tous nos oiseaux ont toujours des blocs de minéraux et des os de sèche à leur disposition.

Conure couronnée (Eupsittula aurea).  Photo E. Van der Stricht.

 

L’élevage

La conure couronnée a tendance à démarrer à élever plutôt tôt dans l’année, souvent en mars et avril.  Il y a même eu des cas de reproductions qui ont été rapportés en janvier.  Un premier signe d’intérêt de reproduction est que le couple s’intéresse beaucoup plus au nichoir et qu’il y passe beaucoup de temps à l’intérieur.  Ils rongent le nid et les copeaux de bois qui s’y trouvent.  Cela ne veut pas encore dire que le premier œuf doit être attendu !  Cela peut encore facilement durer 3 à 4 semaines une fois que les signes de changement de comportement ont été vus.

Une fois que le premier œuf a été pondu, la femelle va commencer à couver et passer encore peu de temps à l’extérieur du nid. Elle pond de 3 jusqu’à parfois 6 œufs, à chaque fois un jour d’intervalle.  Pendant la saison de reproduction passée, chacun de mes 4 couples a eu 2 pontes, donc cela est possible.  Le temps de couvaison est d’environ 24 jours.  Du fait que la femelle couve généralement à partir du premier jour, les jeunes vont naître dans le même ordre que les œufs ont été pondus.  Les jeunes qui viennent de naître ont un duvet blanc relativement épais.  Les deux parents se dévouent pour les jeunes qui viennent de naître et les nourrissent avec beaucoup de nourriture.

Au bout d’environ 14 jours il est temps de les baguer.  Cela se fait avec une bague d’environ 6.00 mm.  C’est à cet âge que leurs yeux commencent à s’ouvrir, que le duvet commence à tomber et que sous la peau les premières hampes sont visibles d’où un peu plus tard les plumes vont sortir.  Les plumes des ailes et de la queue sont les premières à sortir et les dernières celles de la poitrine et de la tête.

Après avoir passé 50 jours bien à l’abri dans le nichoir, les jeunes se risquent à sortir de celui-ci.  D’abord leur vol va être encore un peu inexpérimenté mais cela va prendre peu de temps avant que celui-ci soit totalement acquis.  Les parents vont continuer à nourrir les petits mais peu de temps car ils seront indépendants relativement rapidement.  Pendant cette période il est important de leur fournir suffisamment de pâtée à l’œuf et de fruits comme pomme, poire, banane, …  Les jeunes apprennent généralement à manger ces fruits avant de passer aux graines et pellets.

Environ 4 semaines après qu’ils ont quitté le nid, je sépare les jeunes de leurs parents.  Le nichoir est totalement nettoyé et rempli de copeaux de bois frais.  Un second tour, comme mentionné plus haut, est certainement possible.

Mon avis est que les conures couronnée sont des oiseaux reproducteurs fiables avec généralement peu d’œufs non fécondés ou d’œufs qui n’éclosent pas.  Malgré la différence d’âge entre le premier et dernier poussin, presque tous les jeunes sont élevés sans problèmes sans que l’éleveur ne doive intervenir.

Conclusion

La conure couronné est une espèce populaire en aviculture et avec raison !  Ils peuvent être un peu bruyants mais sont en règle générale des oiseaux calmes, qui conviennent pour des amateurs qui pour la première fois veulent avoir de l’expérience avec des conures.

Des conures couronnées (Eupsittula aurea).  Photo  L. De Backer.

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