Le Lori flammèché

Chalcopsitta scintillata

Parkieten Revue mars 2019

Retravaillé par Bert Van Gils

Choix des photos : Dirk Loodts

Traduction : William Vanbeginne

Introduction

Le lori flammèché (chalcopsitta scintillata) n’est pas un lori que l’on retrouve souvent.  Cependant leurs résultats de reproduction sont heureusement réguliers si l’on regarde un peu plus loin que les frontières de notre propre pays.  Leur magnifique apparence en fait une espèce sollicitée.  Espérons que ceci fera encore augmenter leur nombre en aviculture.

Il y a une forme nominale et deux sous-espèces du lori flammèché.  La forme nominale Chalcopsitta scintillata scintillata vit en Nouvelle Guinée et en Australie.  En Australie on le retrouve à l’ouest de Triton Bay jusqu’à Geelvink Bay au nord et jusqu’à Fly River.  Le C. s. chloroptera se retrouve dans la région entre Fly River et Port Moresby.  Il se différencie par les plumes couvrant le dessous de ses ailes qui sont vertes à la place de rouge.  La seconde sous-espèce C. s. rubifrons est connu en néerlandais comme le lori à ligne orange (NDLR : traduction littérale oranjestrepen lori) ce qui donne directement la différence avec les deux autres qui ont été décrits.

Chalcopsitta scintillata scintillata.  Photo : I. Van Bael

A l’état sauvage

Le lori flammèché est une espèce qui se retrouve dans les vallées et les régions basses et il se retrouve rarement plus haut que 800 m au-dessus du niveau de la mer.  Il se rencontre dans des écosystèmes naturels comme les savanes ouvertes, mangroves, régions boisées mais aussi dans les régions habitées par l’homme comme les plantations de noix de cocos et les régions déboisées.  Ils sont heureusement encore relativement nombreux à l’état sauvage.  La population locale ne les considère pas comme un animal de compagnie idéal en opposition par exemple avec le lori à cape noire et ils sont donc peu capturés.

Le lori flammèché vit généralement en petits groupes de 5 à 6 individus.  Dans les dortoirs ou leurs arbres fruitiers favoris, plus d’oiseaux se rassemblent, aussi des loris de différentes espèces comme le loriquet à tête bleu et le lori coquet.  Les arbres à coco et les palmiers sago sont des arbres où on les rencontre souvent, surtout s’ils sont en fleurs.  La saison de reproduction concorde avec la période de floraison et se situe à l’hémisphère sud de février à septembre.

Chalcopsitta scintillata rubifrons dans une grande volière.  Photo : Y. Van Caekenbergh

Logement

Certains éleveurs vont vous dire que cette espèce peut être logée dans un espace plus réduit mais moi je préfère que mes loris flammèchés soient logés dans une volière de 3 m de long, 1,2 m de haut et au moins 90 cm de large.  De telle manière les oiseaux ont suffisamment de place pour entrainer leurs muscles de vol.  Mes volières sont des cages suspendues, de là la hauteur de 1,2 m, et est construite en métal.  Les volières doivent être au minimum partiellement couvertes de telle manière que les oiseaux puissent se protéger des conditions atmosphériques.  Les perchoirs sont un point auquel il faut faire attention et doivent être remplacés au moins une fois par an.  Les loris ont les fientes liquides et pour cette raison les perchoirs sont plus rapidement salis.  En plus de cela ils aiment à ronger de l’écorce fraiche et une différence dans le diamètre des perchoirs est bon pour les doigts des oiseaux.  Les éleveurs sont en général forts occupés et parfois le remplacement de nouveaux perchoirs est parfois oublié.  Jusqu’au moment où l’on voit combien les oiseaux en, profitent.

Alimentation

Il est préférable d’employer des mangeoires en acier inoxydable pour la présentation de leur nourriture.  Il est intéressant d’avoir un set supplémentaire chez soi car ainsi il est possible de nourrir les oiseaux et de nettoyer le premier set plus tard dans la journée.  De tels mangeoires sont employées pendant des années et sont faciles à nettoyer.

Le matin je leur donne un mélange liquide.  Dans l’après-midi, ils reçoivent une seconde fois ainsi la nourriture du matin ne peut certainement pas se gâter (par temps chaud).

Concernant la nourriture elle-même, il y a entre temps de nombreux bons mélanges commerciaux sur le marché pour les loris.  Précédemment il fallait préparer soi-même cette nourriture et moi je la prépare encore toujours.  La base est Pro-Nutro, ce sont des céréales de petit déjeuner Sud-Africains pour consommation humaine.  À cela je rajoute un biscuit sec moulu et un peu de « malted milk » qui est de la poudre malt, de la poudre de lait et de la farine de froment.  Je rajoute un peu d’huile de blé et encore un peu de « Sustagen Hospital Formula », un mix santé avec différents minéraux et vitamines.  Pour finir le mélange est coupé avec un peu de miel, juste assez pour donner un goût sucré au tout.  Ce mix a un faible taux en fer car les loris y sont fort sensibles (voir plus loin).

Nichoir en L retourné.  Photo : I. Van Bael

Dans l’après-midi les loris reçoivent des fruits et légumes comme de la pomme, poire, orange, raisin, mangue, melon, … ce qui est en promotion pour le moment et nous suivons les saisons.  Mes oiseaux sont moins fans des légumes, ils aiment juste le céleri et le maïs.  Rajouter des légumes peut donc se faire en les mixant et en le mélangeant à la pâtée.  De cette manière je leur donne régulièrement des petits pois, de la carotte, du chou-fleur, de la pomme de terre ou du brocoli.  Je l’achète congelé, le laisse dégeler et puis le tout au mixer. 

Mes oiseaux ont un très beau plumage et la reproduction est en conséquence, ce qui me fait dire que je m’occupe bien de mes oiseaux.  Ils sont actifs et ont un bon poids. 

A un âge plus avancé ils n’ont pas rapidement des problèmes de foie, quelque chose que les vétérinaires rencontrent régulièrement chez les loris qui ont un trop de fer dans leur alimentation.

La reproduction

Lorsque le couple s’entend bien et la saison de reproduction s’approche, vous pouvez admirer leur comportement de parade.  Le mâle attire l’attention de la femelle, bat des ailes, ouvre grand le bec et se penche vers elle.  Lorsqu’elle va l’accepter, l’accouplement va avoir lieu.

Un nichoir adéquat pour le lori flammèché ne doit pas être très grand.  Superficie au sol : 20 x 20 cm et 30 cm de haut va déjà suffire.  Vous pouvez choisir un nid droit ou aussi l’accrocher de travers.  En règle générale, un couple qui s’entend bien et qui est en âge de reproduire n’est pas très difficile dans le choix du nichoir.  Comme matériaux dans le nid vous pouvez par exemple employer du bois vermoulu mélangé à des copeaux de bois ou uniquement ces derniers.  Si tout se passe de manière florissante la femelle va pondre deux œufs blancs.  Lorsque les jeunes vont naître il est important d’augmenter délicatement la quantité de nourriture.  Les jeunes quittent le nid à environ 70 -75 jours.  Généralement 2 semaines plus tard ils mangent plus ou moins indépendamment mais je conseille de les laisser encore un peu de temps avec les parents.  Pendant cette période ils apprennent encore énormément, des choses qu’autrement ils ne découvriront peut-être jamais eux même.  Les jeunes et les parents vont encore passer longtemps la nuit ensemble dans le nid, même le jour ils aiment faire la sieste ensemble.  Je laisse les nids à leur disposition toute l’année, même pendant la période de reproduction car les oiseaux aiment tellement y séjourner, certainement lorsque le temps est mauvais.  De même lorsqu’un prédateur est observé, par exemple un rapace, certains loris vont se réfugier dans le nid.

Chalcopsitta scintillata scintillata.  Dans un abri composé de matériaux facile à nettoyer, l’entretien est moins difficile que l’on ne croit.  Photo : A. Roelevink.

Conclusion

Précédemment les loris étaient des oiseaux difficiles à détenir, surtout à cause de leurs exigences alimentaires.  Actuellement c’est beaucoup plus facile grâce aux aliments commerciaux qui sont sur le marché et spécifiques à ce groupe d’oiseaux.  Un autre point c’est qu’ils demandent beaucoup plus d’entretien à cause de leurs fientes liquides.  Avec un logement adapté ceci peut aussi être moins difficile que l’on ne croit.  Il est extrêmement important que l’on choye les oiseaux que nous avons en aviculture.  Une fois qu’une espèce est perdue, il est trop tard.  Le lori flammèché semble heureusement avoir suffisamment d’intérêt pour pouvoir assurer un certain futur.

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