La reproduction avec les Pyrrhuras

P.R. décembre 2015
Bert Van Gils
Traduction : William Vanbeginne

Introduction :
Le génus Pyrrhura comporte momentanément 31 espèces et 20 sous-espèces. Ce génus et ses espèces ont, dans le passé, été plusieurs fois à nouveau catégorisés et cette matière à nombreuses discussion reviendra encore sur le tapis.
Cet article n’en sera cependant pas le sujet mais bien du logement, des soins et de la reproduction de ce groupe très attractif.
Ils sont beaucoup détenus de par leurs couleurs attirantes, leur curiosité et pour leur facilité à reproduire.

Logement :
Les Pyrrhuras sont de bons voiliers et il faut donc leur donner de l’espace. Bien qu’ils ne soient pas très grands de format, une petite volière de 2 – 2,5 m de long est conseillée, plus grande est naturellement admise.
Pour cette espèce, il faut leur fournir un abri de nuit, bien qu’on les retrouve le plus dans la volière extérieure, s’ils en ont une.
Il est facile lorsque la nourriture est donnée dans l’abri de nuit ou la volière intérieure. De cette manière, le travail de nettoyage est restreint et la volière extérieure ne doit être nettoyée que chaque quelques semaines.
Dans les volières, comme matériau au sol vous pouvez employer du sable de Rhin ou des copeaux de bois.
Dans les nichoirs, les copeaux de bois sont à conseiller, par exemple en hêtre ou en eucalyptus, éventuellement mélangés à de la litière de chanvre qui absorbe encore mieux l’humidité.

Un bon système de nourrissage pour les psittacidés est celui que l’on nomme communément « le plateau tournant ». Ceux-ci peuvent par exemple être travaillés dans la porte.
Des gamelles en aluminium rendent le travail de nettoyage facile et aident ainsi à une bonne hygiène.

Plateau tournant avec gamelles dans la porte de la volière. Photo : B. van Gils

Les Pyrrhuras savent en plus énormément profiter d’un bain. Il faut donc prévoir régulièrement ou de manière permanente un récipient de baignade avec environ 3 cm d’eau et ceci est fort apprécié.
Ne placez pas celui-ci à proximité de la nourriture pour éviter qu’elle ne soit souillée. Dans tous les cas, pas seulement l’eau de boisson mais aussi l’eau du bain doit être changée régulièrement et de préférence chaque jour.
Vous pouvez aussi ne pas couvrir une partie de la volière extérieure de telle manière qu’ils puissent se doucher sous la pluie. Ceci est d’ailleurs recommandé pour tous les psittacidés. Une dernière option est un système de sprinkler.

Un point d’attention : les perchoirs. Les Pyrrhuras et différents (grands) perroquets peuvent tenir la nourriture avec une patte pendant qu’ils mangent. Ils ont l’habitude d’emporter la nourriture pour la manger tranquillement sur un perchoir. Ensuite ils se frottent le bec et les pattes sur celui-ci. Il faut donc nettoyer régulièrement les perchoirs, ceci est important.
Le remplacement des perchoirs et la présence de branches à ronger donne aux oiseaux suffisamment de distraction, ce qui, dans le cas des Pyrrhuras, si curieux et actifs est certainement la bienvenue.

Pyrrhura rhodocephala avec de la verdure dans sa patte. Photo : D. Loodts

Alimentation
Un schéma idéal de nourrissage pour les oiseaux est composé de 2 moments de nourrissage par jour. Une fois le matin, de préférence le plus tôt possible, dès qu’il fait jour et ensuite encore dans l’après-midi ou tôt en soirée. Une bonne alimentation pour les Pyrrhuras est composée par exemple à la base d’un bon mélange pour (grandes) perruches avec du millet, de l’alpiste, des graines de Niger, du chanvre, paddy, carthame, de l’avoine brisée, des graines de lin, froment et une quantité restreinte de graines de tournesol et de cardy.
En plus d’un bon mélange de graines, les fruits et légumes sont de grande importance. Un bon rapport pour les Pyrrhuras peut être de 60 % de graines et de 40 % de fruits/légumes pendant la période de repos (en dehors de la saison de reproduction). Les fruits que vous pouvez donner sont : pommes, carottes, poivrons, grenades, poires, figues et divers autres fruits exotiques.

Un couple de Pyrrhura rhodocephala profitant d’un poivron. Photo : D. Loodts

Les « rosebottels » et les baies sont aussi bien mangées comme par exemple les groseilles, les myrtilles, cotonéaster (buisson décoratif) ou une quantité restreinte de baies de sorbier. Vous pouvez récolter ces baies et les congeler de telle manière que vous puissiez les leur fournir toute l’année. Un conseil important est que les psittacidés aiment manger les fruits et baies pas encore mûres. Des mauvaises herbes comme le pissenlit, mouron et herbes sauvages en épi est une source de verdure idéale. Une bonne prise de ces différentes choses va dépendre du fait si vos oiseaux les connaissent et y sont habitués. Les Pyrrhuras, en règle générale, apprennent très vite à manger de nouvelles choses et ceci grâce à leur curiosité.
A l’approche de la saison de reproduction, début mars, on va changer leur alimentation. Le mélange sec de graines va être remplacé à 50 % par des graines germées. Un mélange de millet, froment, orge, pois, dari, milo, cardy et graines de tournesol est trempé pendant 24 heures dans de l’eau. Il faut régulièrement les rincer pour empêcher la formation de moisissures et de bactéries. Ensuite laisser reposer encore 24 heures sur un essuie, après avoir déversé l’eau. Les graines germées sont meilleures lorsqu’il est juste possible de voir les germes à l’œil nus. Lorsque vous nourrissez avec les graines germées, enlevez les restants au plus tard 1 jour plus tard car elles deviennent mauvaises rapidement.

Lorsqu’il y a des jeunes il faut aussi donner de la pâtée à l’œuf pour augmenter le taux de protéines et de graisses de leur nourriture. Une pâtée standard commerciale à laquelle il faut encore ajouter de la carotte râpée et un œuf cuit dur.

Une fois par semaine nous donnons un supplément de vitamines. Il s’agit d’une poudre qui est mélangée soit à la pâtée à l’œuf ou qui est saupoudrée sur les fruits.

L’élevage
La plupart des Pyrrhuras ont la renommée qu’ils se reproduisent bien en aviculture. Comme avec toutes les espèces de psittacidés, il peut arriver qu’un couple ne s’entende pas. Le Pyrrhura Cruentata est reconnu comme étant un peu plus difficile à faire reproduire malgré le fait que de plus en plus de bons résultats sont atteints.

Il n’y a pas de dimorphisme chez les Pyrrhuras. Il vaut donc mieux ne pas prendre de risques et laisser faire par exemple un test ADN. Une endoscopie est un peu plus chère. L’avantage de l’endoscopie c’est que l’on a aussi une idée de l’état intérieur de l’oiseau. Certaines formes de maladies ou de stérilité peuvent être décelées de cette manière.

En avril les couples reproducteurs de Pyrrhuras montrent les premiers signes d’envie de reproduction, parfois un peu plus tôt ou plus tard au mois de mai. Le nichoir est plus souvent visité dans la journée et les oiseaux s’accouplent régulièrement. Une fois que les oiseaux passent plus de temps à l’intérieur du nid qu’à l’extérieur, vous pouvez attendre le premier œuf dans les prochains jours. Pendant la période de ponte, il vaut mieux ne pas trop déranger le couple dans le nid. La plupart des espèces pondent de 5 à 7 œufs, les grandes espèces un peu moins. Un à deux œufs non fécondés sur le total des œufs pondus peuvent parfois ne pas être fécondés. Une fois le second ou le troisième œuf pondu, la femelle commence à couver. Le temps moyen de couvaison est de 23 jours, ceci dépend bien entendu de chaque espèce.

Le mâle va régulièrement dans le nid pour tenir compagnie à la femelle. Une fois les jeunes éclot il va aussi aider très activement à les nourrir. Pendant cette période, l’eau de boisson et de baignade est plus rapidement souillée car il semble que les oiseaux essayent de tremper leur nourriture. Changer l’eau chaque jour pendant la période de reproduction est donc encore plus important en même temps que donner suffisamment de pâtée et de graines germées.

Le développement des jeunes peut être décrit sur la base d’un Pyrrhura rhodocepahla. Lors de la naissance ils ont un duvet blanc et long et le bec de couleur corne. A ce moment-là les yeux sont encore fermés jusqu’à l’âge de 11 à 15 jours.

Un nid de 3 jeunes de Pyrrhura rhodocephala. Dans le nid, il y a sur le sol de la litière de chanvre.
Photo : D. Loodts

Au bout d’une dizaine de jours, les premières hampes font leur apparition. Une fois une vingtaine de jours le bec commence à se foncer et à environ 25 jours les dernières hampes sont apparues, en particulier celles de la tête, du dos et du dessous du ventre. Au bout de 40 jours les oiseaux sont totalement en plumes et une dizaine de jours plus tard ils ont quitté le nid. Cela prend généralement encore quelques jours après avoir quitté le nid qu’ils mangent seuls mais leur comportement pour mendier de la nourriture encore chez les parents, dure encore un bon moment

Au bout de 75 jours on peut considérer les oiseaux élevés par les parents comme indépendants et ils peuvent éventuellement être retirés des parents. Le couple peut alors commencer une seconde ponte s’ils sont encore en bonne condition. Il est préférable de terminer avec 2 pontes par an sinon vous avez un risque de fatigue surtout de la femelle. Il est possible qu’il faille enlever le nichoir pendant un certain temps pour faire descendre l’envie de reproduction. Les jeunes en compagnie des parents peuvent alors rester plus longtemps avec eux ou les loger ensemble en groupe.

Conclusion
Les Pyrrhuras sont des oiseaux de volières qui sont aimés de par leur caractère social et pacifique. Si vous habitez un voisinage fort habité, il faudra tenir compte de leur niveau sonore, surtout si vous voulez un nombre assez important d’oiseaux.
Les Pyrrhuras sont certainement un plus pour votre collection et suivant beaucoup de personnes le groupe d’espèces des plus fascinants parmi les psittacidés sud-Américains !

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