L’amazone à joues vertes

(Amazona viridigenalis)
(Cassin 1853)


(Néerlandais : Groenwangamazone
(Anglais : Green-cheeked Amazon, Red-crowned Amazon)
(Allemand : Grünwangamazone)

P.R. 2012

Texte de Piet Rozendaal
Traduction:  Philippe sautelet

L’amazone à joues vertes (Amazona viridigenalis) a été décrite pour la première fois par Cassin en 1853. Une amazone très attirante provenant principalement des plaines du nord-est du Mexique où on peut la rencontrer localement et en fonction des saisons sur les contreforts atlantiques du nord-est du Mexique, le plus souvent à Tamaulipas et San Luis Potosi, ou en petites colonies à l’extrême nord-est du Queretaro. Auparavant, on pouvait aussi les voir à Nuevo León et Veracruz, mais aucune observation n’y a été faite ces dernières années.

Description
Pour l’une ou l’autre raison, l’amazone à joues vertes semble un peu plus petite que plusieurs autres amazones et pourtant, elle est aussi grande que les autres amazones de taille moyenne. A savoir environ 33 cm de la tête à la pointe de la queue. (NDLR : c’est une amazone assez fine et élancée tout comme l’amazone de Finsch avec laquelle on la confond parfois)
Plumage principalement vert foncé, mais vert plus clair sur le ventre. Les plumes du dos donnent un effet écaillé de par leurs bords noirâtres, particulièrement dans la nuque. La couleur de la couronne est bleuâtre et le front d’un rouge écarlate intense. La dénomination anglaise, Red-crowned Amazone, en provient. Une tache lilas derrière les yeux se prolongeant vers le bas par une bande bleu violet qui entoure les joues brillantes vert clair, d’où proviennent les dénominations française et néerlandaise. Les yeux sont jaunes, le bec jaune clair, les pattes grises. Les jeunes oiseaux et les femelles ont un front moins rouge. Il y a aussi du bleu violet et du rouge sur les ailes. Les plumes de la queue sont vertes avec leurs extrémités jaunes.
Les mâles montrent plus de rouge écarlate et de lilas sur leurs têtes. Le rouge de certains sujets s’étend loin sur la tête, ce qui permet de distinguer avec une quasi certitude le sexe mâle d’un adulte. Cependant, les oiseaux femelles et immatures ont moins de rouge sur le front. C’est alors plus difficile et un jeune mâle peut vite être confondu avec une femelle. Avec de jeunes oiseaux, les seuls moyens pour être certain du sexe sont l’analyse ADN ou l’examen endoscopique.
Lorsque les amazones à joues vertes deviennent plus vieilles, des petites plumes jaunes apparaissent parfois sur la tête au cours du temps. Ceci peut s’étendre pour former de grandes taches jaunes sur la tête et leur donner un aspect bariolé.



Milieu de vie naturel

Dans leur milieu naturel au nord-est du Mexique, elles y vivent la plus grande partie de l’année pour devenir légèrement nomades en hiver et partir en groupes vers le sud et le nord. Elles se dirigent alors vers des régions plus hautes à la recherche de graines de pins. Elles s’y rassemblent en grands groupes de vingt à plus de cent oiseaux qui sont très bruyants quand ils recherchent de nouveaux endroits pour s’alimenter. Les couples ne se remarquent pas distinctement dans le groupe. Celui-ci reste actif presque toute la journée et se reposera au besoin dans les cimes des arbres. En vol, elles se déplacent en formation compacte et elles ont leurs propres cris caractéristiques. Et dès que vous l’avez entendu une fois, vous pourrez vraiment le reconnaître. Elles sont connues pour être très bruyantes, autant dans la nature qu’en captivité. C’est tôt le matin qu’elles font le plus de bruit car la première chose qu’elles font au lever du jour, c’est appeler les autres membres du groupe. A la fin de la journée, juste avant que le soleil ne se couche, elles se mettent de nouveau à crier pendant 10 minutes environ.
Elles habitent les forêts denses et les zones boisées dans les plaines sèches et les collines, particulièrement les forêts galeries, les forêts d’arbres feuillus et les forêts sèches de pins et de chênes sur les crêtes jusqu’à 1000 m. On en rencontre en plus petits nombres dans les campagnes agraires avec quelques grands arbres. Elles s’y nourrissent de fruits, baies, graines, noix ainsi que des fleurs et bourgeons des cyprès et des acacias. D’après ce qu’on dit, elles sont assez gaspilleuses. Après n’avoir mangé qu’un morceau du fruit, elles laissent ensuite tomber le reste au sol. Cela se vérifie sûrement quand la nourriture est abondante, mais pendant la saison de reproduction, tout est mangé. En hiver, elles partent en migration en grands groupes plutôt vers le sud (quelques-uns vers le nord) vers des territoires à plus haute altitude.



Répartition non naturelle
De nombreux groupes introduits de cette amazone vivent en dehors de leur territoire naturel à Puerto Rico et aux Etats-Unis, dans des communes urbaines de la Californie du sud dans la « San Gabriel Valley de Los Angeles County », en populations plus petites quoiqu’importantes dans l’ « Orange County », dans la partie nord de la « San Fernando Valley LA », et dans certaines parties de « w. San Diego » et « w. San Bernardino Counties », au sud de la Floride, et sur l’île Oahu à Hawaï. Le 31 juillet 2001, le « California Bird Records Comite » a même ajouté l’amazone à joues vertes à la liste officielle des oiseaux de l’état de Californie comme une espèce introduite.
Il y a aussi un groupe d’amazones à joues vertes dans la « Rio Grande Valley » au Texas mais on n’en connaît pas la provenance avec certitude. Comme l’extrême nord-est du Mexique est attenant au sud du Texas, elles peuvent provenir aussi bien de descendants sauvages d’oiseaux émigrés naturellement du Mexique, que d’oiseaux capturés qui ont été libérés ou qui se sont échappés.

Statut menacé
Entre 1970 et 1982, 16.490 amazones à joues vertes (surtout des jeunes au nid) ont été illégalement importés aux Etats-Unis. Actuellement, il y a beaucoup d’exportations illégales du Mexique vers les USA. Les voleurs causent parfois pas mal de dommages aux nids lors de l’enlèvement des poussins (parfois tous les arbres sont abattus). C’est ainsi que la disponibilité des nids diminue, ce qui amène les oiseaux à quitter leur zone habituelle. Les fermiers se sont heureusement conscientisés des avantages du maintien des grands arbres sur leur territoire. De plus, de nombreuses forêts galeries ont été abattues, plus de 80% des plaines du Tamaulipas ont été défrichées pour l’agriculture et les pâturages. Leur habitat est maintenant subdivisé par des ranchs de bétail, là où la pression de capture illégale est la plus grande. Cela se passe encore maintenant à « El Cielo » et dans la réserve « Sierra Gorda Biosphere », mais ce ne sont que de petites colonies dans la « Sierra Gorda » et le statut à « El Cielo » est inconnu.
En 1992-1994, la densité de la population sur leur aire de répartition fut estimée à 5,7 oiseaux par km², ce qui implique une population sauvage de 3.000 à 6.500 oiseaux, ceci en comparaison des 25,2 oiseaux par km² comptés dans les années 1970. Cela équivaut à une chute de 77,4% sur 20 ans, une diminution qui était attendue et qui continuera les dix prochaines années suite aux captures illégales continuelles et au déboisement. Le commerce illégal de perroquets reste un grand problème en Amérique Latine. La frontière mexicaine est vraisemblablement la route la plus utilisée pour l’importation illégale de perroquets aux USA. Les contrebandiers agissent de manière extrême pour faire passer les oiseaux. Ils leur donne un calmant, souvent de l’alcool, et ils les cachent sous les sièges dans des sacs parmi d’autres marchandises en les immobilisant avec des bandes collantes. En général, les importations illégales s’accroissent en janvier et juillet, quand les gens reviennent vers les USA après leurs vacances de noël ou d’été. Les USA sont le plus grand marché au monde d’animaux sauvages et d’articles attenants, avec une demande qui peut difficilement être satisfaite sans puiser des animaux sauvages dans la nature. Le commerce illégal d’animaux sauvages est aussi un marché noir très lucratif qui vient en deuxième place après le commerce illégal d’anesthésiants.
Au jour d’aujourd’hui, l’exportation illégale de plantes et d’animaux mexicains et autres d’Amérique Latine au sud de la frontière américano-mexicaine est un problème important. Il y a beaucoup d’argent à gagner en faisant de la contrebande d’oiseaux rares pour les vendre aux USA. Les oiseaux exotiques rapportent des milliers de dollars par pièce alors que les amendes et les risques sont bien moindres qu’avec la contrebande de drogues. Donc, la contrebande des oiseaux est une alternative attirante pour de nombreux contrebandiers. C’est pourquoi il faut fixer le niveau des amendes non seulement en fonction de l’objet, mais aussi en rapport avec sa valeur.
Hélas, les amazones à joues vertes sont aussi abattues par les fermiers qui les considèrent comme une menace pour leurs récoltes. Il y a également le risque d’importation de maladies comme la psittacose. Une réglementation officielle exige que tout oiseau importé aux USA soit placé en quarantaine pendant 30 jours dans une station reconnue par l’autorité, ce qui n’est évidemment pas respecté avec le commerce illégal. La capture illégale a des conséquences sérieuses sur les générations futures d’oiseaux. Les populations de perroquets au Mexique sont en déclin et plusieurs espèces sont actuellement menacées.
De par la combinaison d’un haut niveau de commerce illégal et de la perte à long terme de leur milieu vital qui causent une diminution de la densité de l’espèce, le Statut de l’Amazona viridigenalis est reprise sur la Liste Rouge des espèces animales menacées de l’IUCN.

Reproduction
Les amazones à joues vertes se reproduisent facilement en captivité, comme aux Pays-Bas depuis les années 1970. Ils sont matures sexuellement à l’âge de cinq ans environ et un nichoir de 80-100 cm de haut avec un diamètre intérieur de 30-35 cm et un trou d’envol de 10-12 cm leur conviendra parfaitement. Déposez-y un peu de paille sur le fond. La femelle pond de 2 à 4 œufs (parfois 5), qui seront couvés durant 29 jours environ. Les jeunes quittent le nid à 9 semaines.

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