Le Touï flamboyant

Brotogeris Pyrrhopterus

P.R. mai 2011
Par : Loodts Dirk
Traduction: Philippe Sautelet

Récemment, je me suis mis à la recherche d’informations sur le brotogeris cyanoptera (touï de Deville) pour un éleveur qui est spécialisé dans l’élevage du touï flamboyant. Vu que nous n’avions pas beaucoup de photos dans le fichier digital de la BVP, je lui ai demandé s’il pouvait nous en fournir. En plus des photos, il nous donna un trésor d’informations que je voulais partager avec vous. Lors de mes recherches, j’ai également trouvé un petit rapport d’élevage intéressant mais incomplet sur le touï flamboyant. Dans cet article, je vais essayer de rassembler ces deux sources d’information avec les données que je possédais déjà sur cette espèce rare dans nos volières.

John Hakkens aux Pays-Bas est l’éleveur qui nous a fourni de belles photos et des renseignements sur la détention et l’élevage de cette espèce. John en possède 9 couples et obtient régulièrement de bons résultats en ayant des jeunes sevrés par leurs parents.

Personnellement, je trouve que le touï flamboyant est le plus beau des brotogeris avec sa couronne vert bleu et ses joues blanc gris. De nombreuses personnes qui ne connaissent pas bien cette espèce se demandent d’où elle tire son nom de touï flamboyant car la couleur feu ou flamme est peu visible. Dès que ces oiseaux s’envolent, on peut voir les plumes orange du dessous des ailes d’où il tire son nom. Ces oiseaux portent donc bien leur nom lors de l’envol quand ils peuvent étendre leurs ailes. Ces oiseaux ont une taille d’environ 20 cm et pèsent entre 55 et 65 gr.
Il n’y a pas de dimorphisme sexuel de sorte qu’il est nécessaire de faire sexer les oiseaux par ADN ou par endoscopie.

Logement
On peut les élever dans des volières d’environ 2 m de long mais aussi, dans des cages d’élevage ou autrement dit, des cages caisses (juste le côté avant grillagé). John élève ses oiseaux dans des cages de minimum 100 cm de long et 40 cm de haut et de large avec un nichoir à l’extérieur. Beaucoup d’éleveurs tiennent cette espèce à l’intérieur à cause du bruit qu’elle génère. Leurs cris sont assez puissants. Sûrement, si vous possédez plusieurs couples, ceci peut être dérangeant pour les voisins. Ceci ne signifie pas que cette espèce ne peut pas être maintenue en volière extérieure. Par contre, il faut prendre garde qu’ils soient à l’abri du gel car ils n’y sont pas résistants. Les oiseaux de John sont à l’intérieur et la température y oscille autour des 17°, ce qui n’est pas d’une nécessité absolue.

Selon différentes sources, l’élevage en colonie serait possible dans une grande volière et dans ce cas, les dimensions minimum suivantes sont conseillées : min. 2 m² par couple, min. 3 couples et le double de nichoirs que le nombre de couples. Donc, pour 3 couples, il faut une volière de minimum 6 m² et 6 nichoirs. Ceux-ci doivent tous être accrochés à la même hauteur car la plupart des oiseaux préfèrera la place la plus haute pour nicher. S’il y a un nichoir plus haut, ils voudront tous celui-là. Un cas est même connu où deux femelles avaient pondu dans le même bloc.  Le problème de l’élevage en colonie est qu’il est possible que les couples se dérangent mutuellement pendant le processus de reproduction et d’ainsi obtenir normalement de moindres résultats. La plupart des éleveurs installent d’ailleurs leurs oiseaux en couples séparés. 

Nichoir
Beaucoup d’éleveurs de brotogeris utilisent souvent des nichoirs horizontaux qui sont divisés en compartiments. De tels blocs ont les dimensions suivantes : de 40 à 60 cm de long et de 18 à 20 cm de haut et de large. Les nichoirs de 40 cm de long ont un seul compartiment et ceux de 60 cm en ont deux. Les ouvertures d’envol (aussi sur la cloison entre les compartiments) ont un diamètre de 6 à 7 cm. Certains éleveurs font en sorte que le dernier compartiment soit un peu plus bas. Dans le rapport d’élevage, on affirme que la 1ère ouverture doit être de 4 cm dans une planche épaisse en bois et qui est donc beaucoup trop petite de sorte que les oiseaux l’agrandissent, ce qui favoriserait l’instinct de reproduction. Pourtant, John n’utilise pas de nichoirs horizontaux mais verticaux de 30 cm de haut avec une surface de 18 x 18 cm qui sont accrochés en dehors de la cage. Leur donner le choix entre les deux modèles ou plusieurs nichoirs augmentera les chances de succès. Il est préférable de laisser le(s) nichoir(s) toute l’année vu qu’ils y passent souvent la nuit.

Alimentation
On peut leur donner un mélange pour grandes perruches et en fonction de leur logement, avec ou sans graines de tournesol. John élève dans des cages de reproduction et leur fournit donc un mélange sans tournesol. Mais pour des oiseaux en volière, le mélange peut sans souci contenir du tournesol. Ce dont les oiseaux ont réellement besoin, ce sont les légumes et les fruits. Chez John, 1/3 de la ration journalière se compose de fruits, de légumes et de pâtée aux œufs. Il mélange le tout jusqu’à ce que cela devienne homogène avec l’humidité des fruits et légumes. En dehors de la période de reproduction, il en reçoive tous les deux jours (une cuillère à soupe par couple) et quotidiennement lors de l’élevage. Il y a aussi des éleveurs qui donnent un mélange pour inséparables et parfois aussi, des aliments pour loris mais pas chez John.

Elevage
Avant de penser à la reproduction, il faut d’abord composer les couples. Et comme cette espèce est assez sélective, il vaut mieux mettre ensemble plusieurs oiseaux non consanguins de sorte qu’ils choisissent eux-mêmes leur partenaire. C’est de cette manière que John constitue ses couples. Les couples formés de cette façon s’avèrent souvent être les plus productifs. Les jeunes oiseaux ont leur plumage adulte après un an et ils approchent alors de leur maturité sexuelle. Les oiseaux pondent de 4 à 7 œufs et les couvent en moyenne 24 jours. Chez John, la plupart des couples commencent fin avril début mai. Pourtant cette année, il a déjà eu les premiers œufs mi-mars. Lorsqu’ils sont en période de reproduction, les touïs flamboyants peuvent être très agressifs, ils défendent alors leur nid très violemment. Ils ne sont pas du tout agressifs entre eux mais durant la période de reproduction, on voit leur comportement agressif quand on veut inspecter le nid.  Environ 18 jours après l’éclosion, on peut baguer les jeunes en 5 mm. Sept semaines après leur naissance, ils quittent le nid pour encore être nourris quelques temps par les parents en dehors du nid. Après une semaine ou deux, ils deviennent indépendants et environ trois semaines après avoir quitté le nid, ils peuvent être séparés des parents. Les jeunes oiseaux ressemblent fort à leurs parents mais leurs couleurs sont plus ternes et ils ont un bec plus foncé.

Au moment d’écrire cet article (fin mars), John avait des œufs pour 5 des 9 couples mais l’expérience nous apprend que plusieurs anomalies peuvent se produire et que le fait d’avoir plusieurs œufs ne signifie pas que plusieurs jeunes suivront. Les touïs flamboyants sont des oiseaux pour un éleveur plus expérimenté vu qu’ils ne se reproduisent pas si facilement, que l’offre est restreinte et en conséquence, qu’ils sont donc chers. Actuellement, il n’y a pas beaucoup d’éleveurs qui possèdent ces oiseaux et qui les élèvent. Pour perpétuer cette espèce en captivité, il faudrait que plus d’éleveurs s’impliquent dans l’élevage de cette belle espèce de brotogeris.

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