Un perroquet hybride

P.R. septembre 2014
Piet Rozendaal
Traduction : William Vanbeginne

Un hybride est un croisement entre deux espèces de perroquets différentes. Des espèces de perroquets qui sont apparentés très étroitement sont généralement capables d’hybrider et de produire des descendants viables.
Par exemple, Pyrrhura molinae et Pyrrhura perlata sont tous deux dans le même génus Pyrrhura, ils sont apparentés et pourraient donc produire des descendants. Chaque espèce de Pyrrhura peut probablement croiser avec une autre espèce de Pyrrhura en captivité.

P. m. molinae couleur sauvage Photo : R. Buisman

P. perlata couleur sauvage. Photo : E. Tack

Ceci sera beaucoup moins probable dans la nature pour différentes raisons. Beaucoup des espèces de Pyrrhuras n’ont pas de territoire qui se chevauche, ce qui fait que deux espèces ne vont jamais ou rarement se rencontrer. De plus, la plupart des oiseaux vont choisir un membre de leur propre espèce lorsqu’ils peuvent choisir. Ceci provient aussi parce que la plupart des espèces d’oiseaux ont des sons au moment où ils font la cour différents et des couleurs et des comportements qui sont attrayants pour les membres de leur propre espèce. Cependant, en captivité, lorsque des espèces fortement apparentées mais différentes sont logées ensemble et qu’ils n’ont pas la possibilité de s’accoupler avec un membre de leur propre espèce, alors, finalement, ils vont s’accoupler.
Un oiseau hybride est autre chose qu’une mutation de couleur. En captivité, les formes les plus courantes d’hybrides sont chez les grands aras. Ceci provient probablement parce que les différents aras colorés produisent des patrons de couleurs très variables. C’est surtout aux USA qu’il s’agit d’un sport pour créer les croisements les plus fous. Les éleveurs ont donné différents noms à ces différents aras hybrides. Par exemple, un ararauna croisé à un chloroptère est souvent nommé comme un « Harlequin » et un chloroptère croisé à un militaire est un « Calico »
Les aras du genre ara (macao, chloroptère, ararauna, militaire, buffon, caninde, rubrogeris et sévère) sont souvent hybridés et leur progéniture est donc souvent féconde, donc ces aras hybrides peuvent à leur tour être recroisés avec d’autres aras hybrides.
Les aras hyacinthes (genus Anodorhynchus) peuvent aussi être croisés avec d’autres grands aras. Hyacinthe x ararauna, Hyacinthe x macao et Hyacinthe x militaire. Certains semblent jolis mais d’autres ressemblent un peu à des oiseaux qui ont assemblé avec des morceaux de réserves comme par exemple un ararauna avec la tête d’un Hyacinthe. De plus, ces hybrides ne sont en règle générale pas féconds et il n’est donc pas possible de continuer à les faire reproduire.

De même, croiser des Aratingas n’est pas inhabituel. Le croisement Nanday x soleils est parfois appelé des perruches « Nansun ». Un croisement Soleil x Yendaya est souvent nommé « Sunday ».

Il est inutile de dire que la pratique de l’élevage des perroquets hybrides est plutôt controversée parmi les amateurs. Les arguments des adversaires sont simples, beaucoup d’espèces de perroquets sont menacées et ne peuvent donc être élevés qu’avec des membres de leur propre espèce. Les perroquets hybrides ne sont pas naturels et beaucoup de ces hybrides élevés en captivité ne pourraient survivre dans la nature.
Les arguments des défenseurs, la plupart des perroquets hybrides qui sont élevés en captivité sont destinés pour être détenus comme animal de compagnie et ne sont pas employés dans des programmes de protections car pas toutes les espèces de perroquets ne sont pas menacés. De plus les perroquets hybrides peuvent être très uniques et très beaux. Il arrive aussi que des perroquets de compagnie de différentes espèces forment un couple et le propriétaire ne veut pas séparer les deux. Le contrargument pour cela est qu’il est autorisé de les laisser vivre ensemble mais qu’il ne faut pas leurs proposer de nichoir.

Personnellement je ne vois pas l’utilité de l’élevage intentionnel de perroquets hybrides. Il est difficile d’améliorer la beauté d’une espèce de perroquet dans sa forme naturelle et les espèces rares ne peuvent être élevées uniquement qu’avec un membre de leur propre espèce.

Forme naturelle d’un Ararauna, magnifique non ? Photo : L. Van de Putte

J’espère que les oiseaux hybrides trouvent un bon foyer mais je crois que la demande, ici aux Pays-Bas n’est pas si grande car on les voit souvent rejetés dans les commerces.

Très rarement l’on retrouve des hybrides dans la nature, dans le territoire naturel de deux espèces. La cause de ce phénomène est parfois explicable.
Il y a par exemple des cas connus d’hybrides de cacatoès sauvages de cacatoès rosalbins (Eolophus roseicapilla) et de cacatoès de Leadbeater (Cacatua leadbeateri). La situation qui conduit à cette hybridation de ces deux espèces est très intéressante. Les deux espèces nichent dans les mêmes sortes de trous d’arbres au même moment de l’année. Ainsi il arrive qu’un cacatoès rosalbin et un cacatoès Leadbeater pondent chacun des œufs dans le même lieu nichoir, chacun sans que l’autre s’en rende compte. Ceci peut arriver car aucune des deux espèces ne commence à couver avant qu’au moins le troisième œuf ne soit pondu ce qui fait que chaque espèce laisse les œufs sans surveillance pour des temps assez longs. Mais une fois que le cacatoès rosalbin et le cacatoès Leadbeater vont se rencontrer, le cacatoès rosalbin va être chassé du nid par le cacatoès Leadbeater. Celui-ci commence ensuite à couver les œufs et va après l’éclosion élever les poussins du rosalbin ensemble avec ses propres poussins. Les rosalbins élevés par les Leadbeater vont ensuite montrer beaucoup des caractéristiques du Leadbeater, ce qui nous montre que beaucoup de perroquets apprennent leur comportement lorsqu’ils sont petits. Ces Leadbeater/rosalbins vont souvent rester ensemble avec les Leadbeaters lorsqu’ils seront adultes et ainsi, plus tard il existera la possibilité qu’ils choisissent un partenaire Leadbeater à la place d’un Rosalbin. Le résultat va former des poussins hybrides Leadbeater/Rosalbin qui vont naître dans la nature. La même chose a été déterminée en Australie chez Rosalbin X cacatoès à œil nu (cacatua sanguinea)

Hybrides en Aras

Ara croisement “harlequin”. Photo : M. Hartjes

Ara croisement. Photo : G. Verlinden

Croisement chez d’autres psittacidés

Croisement Mélanure x Baraband. Photo E. Van Der Stricht

Croisement lori à dos blanc (Pseudeos fuscata) x lori tête bleu. Photo : N.Rosseel

Croisement Royale ailes vertes x Royale Amboine. Photo : L. O. Elferink

Croisement cacatoès rosalbin x cacatoès à huppe jaune

Croisement Cacatoès rosalbin x Callopsitte

Croisement cacatoès alba x cacatoès à huppe jaune

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