Trois Gris du Gabon rouges

P.R. mai 2016
Avizandum – Afrique du Sud
Retravaillé par Nico Rosseel
Photos : Avizandum
Traduction : William Vanbeginne

Justement maintenant que nous comprenons et réalisons que le gris du Gabon rouge est un fait, nous recevons une dépêche de Hennie Diedericks. Trois jeunes d’un rouge pur ont quitté le nid. Ils ont été élevés par les parents et vont bien.
En plus de ces trois jeunes il y a encore un jeune dans les nids, un avec le duvet d’un blanc pur, ce qui veut dire que là aussi il s’agit d’un oiseau rouge.

Ceci n’est encore que le début. Cinq gris du Gabon d’un rouge pur sont nés dans un laps de temps de 18 mois … Combien vont être rajoutés à ce nombre disons sur une période de 3 – 4 ans ?
Les oiseaux rouges vont être accouplés à des exemplaires panachés rouges (1/3 – ½ rouge), ce qui va sans doutes encore donner plus de jeunes rouges.
Imaginez-vous ce que cela peut signifier pour l’espèce de perroquet la plus populaire au monde ?

Ce qui continue à me fasciner concernant la génétique de ce gris du Gabon rouge c’est que tout ceci est arrivé de manière si inattendue. Si l’on y réfléchit bien, l’on devrait attendre que lorsqu’on sort la mélanine, le pigment foncé, d’un oiseau gris, qu’il faudrait obtenir un oiseau blanc avec une queue rouge. Ceci est le cas avec l’albinos (en fait un lutino). Les photos de cet oiseau montrent un oiseau blanc avec les yeux rouges et une queue rouge. Les photos d’un oiseau partiellement décoloré (Par albinos) en Afrique du Sud montrent un oiseau duquel le dessin est encore visible. Les gris du Gabon rouge sont une mutation totalement différente.
Ils ont un œil couleur prune, est ce qu’il s’agit alors d’une mutation fallow ?
Ceci n’est pas possible car les oiseaux qui ont été employés pour faire naitre les oiseaux totalement rouges (des oiseaux panachés) ont les yeux de couleur normale.
Fallow est une mutation récessive, donc des oiseaux porteurs ne devraient pas montrer la couleur de la mutation.
Peut-être opaline ?
Chez l’omnicolore à manteau d’or ou l’omnicolore, les oiseaux de couleur sauvage ont seulement la tête rouge. Chez la mutation opaline, le rouge s’étend totalement sur tout le plumage. Le plumage opalin est une mutation qui influence la répartition de la couleur sur le corps. Un oiseau est soit opaline soit pas opaline. Les oiseaux panachés qui se trouvent donc à l’origine des oiseaux rouges … ne sont donc pas des opalines.

Les gris du Gabon panachés qui ont été élevés par Vonk van Antwerpen nous montrent que la couleur rouge est montrée de la même manière que chez la perruche ondulée et l’Agapornis panachée dominante.
Il avait prédit que les oiseaux totalement rouges allaient apparaître lors de sa collection à Hennie Diedericks et Mike de Souza.

Ce qu’il avait prédit s’est passé. Même beaucoup plus vite que prévu …
Il avait dit à Hennie qu’il faudrait encore au moins deux générations avant qu’un exemplaire totalement rouge se retrouverait dans un nid. Vous pouvez donc vous imaginer qu’elle devait être la joie chez Hennie lorsqu’il en a retrouvé dans les nids !
Cela reste intéressant de voir que chez les gris du Gabon le panaché se teint de rouge. Lorsque le rouge est masqué par du gris dans les plumes, alors le rouge est la couleur que l’on peut espérer. Le lutino a des plumes blanches et une queue rouge, ceci reste donc particulier.

Si le gris (mélanine) est supprimé de la plume par la mutation, alors on devrait s’attendre que la plume serait blanche. Louis Bothma a pris contact avec Dirk van den Abeele. Dirk a étudié la structure de la plume des mutations chez les Agapornis sous un microscope électronique. Louis espère que lorsqu’ils vont étudier les plumes qu’ils pourront démêler le mystère de la couleur rouge. Pour le moment c’est encore une musique pour le futur car nous espérons, en ce moment, que Hennie puisse conserver la mutation et continuer à les faire reproduire. Nous attendons de voir les premiers résultats de reproductions avec les oiseaux rouges.

Un éleveur en Afrique du Sud a commencé avec des exemplaires avec ici et là une simple plume rouge dans le plumage (généralement sur le dos). Ces oiseaux ont étés accouplés les uns aux autres et les jeunes avaient déjà plus de rouge.
Avec l’âge, ils ont montré de plus en plus de rouge. Ceci était typique d’une mutation panaché récessive. Une fois arrivé à un âge de 15 ans ils étaient souvent ¾ rouge. Par des circonstances, cette lignée a été perdue.
Vonk van Antwerpen était plus au courant de la génétique et a sélectionné des oiseaux capturés dans la nature qui avaient un petit dessin rouge sur le ventre. Son pari était le bon quand il a choisi ces oiseaux. Il s’agissait en effet d’exemplaires panachés dominant.
Ces oiseaux ont été accouplés et Vonk a élevé des jeunes qui avaient des dessins rouges remarquables sur le ventre et entre les épaules. Ces jeunes oiseaux avaient ce dessin rouge à partir du moment que les plumes apparaissaient. La quantité de panaché restait donc égal toute leur vie.
Certains jeunes avaient donc beaucoup plus de rouge que d’autres et il pensait que ceux-là étaient peut-être panaché double facteur dominant.

Quelle que puisse être la vérité, lorsque ces oiseaux spéciaux ont été accouplés et qu’ils ont eu à leur tour des jeunes, le premier gris du Gabon rouge est né.

Vonk lui-même n’a jamais élevé d’exemplaire rouge car à cause de sa santé il a dû vendre sa collection.
Il élevait environ 360 oiseaux par an, pour l’exportation et le marché local. Lorsque les oiseaux ont été vendus, il a sélectionné 19 exemplaires avec différents degrés de rouge. Ceux-ci ont été vendus à Hennie Diedericks et Mike de Souza.

Hennie avait depuis de nombreuses années l’expérience de l’élevage des mutations chez d’autres espèces de psittacidés, ce qui fait que cette valeur génétique était, chez lui, en de bonnes mains. En accouplant de manière stratégique des oiseaux avec de beaux dessins rouges, il a jusqu’à maintenant élevé 5 oiseaux totalement rouges, provenant de 3 différents couples.
Nous pouvons donc dire que l’avenir du Gris du Gabon rouge est bien fixé en Afrique du Sud.

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