Un petit mot concernant … les perchoirs

P.R. mars 2016
Bert Van Gils
Traduction : William Vanbeginne

Introduction
Un article concernant les perchoirs ! Cela semble peut-être ne pas être le sujet le plus passionnant de notre hobby et peut-être précisément pour cette raison un peu perdu de vue ? Les perchoirs sont, cela parle de soi, très importants dans la volière. La plupart des espèces d’oiseaux passent 90% de leur temps sur un perchoir. Je vois parfois aussi des photos d’oiseaux dans une volière qui n’ont qu’un seul perchoir et même dans des cas extrêmes qui n’en ont pas du tout ! Ceci ne devrait pas et est une image très négative pour notre hobby.

Les oiseaux emploient les perchoirs dans un premier temps pour se percher bien entendu. Mais aussi pour beaucoup plus : pour essuyer leur bec après un bon repas, pour dormir, pour parader et s’accoupler, pour faire le guet près du nichoir etc… Le bec et les ongles s’usent et restent bien en forme lorsqu’on fait un bon usage des perchoirs.

Pour les amateurs débutants nous allons parcourir comment fixer les perchoirs, quelles sont les bonnes espèces d’arbres que l’on peut employer etc… Pour les amateurs expérimentés j’ai quand même peut être une surprise. A mon avis, il y a quand même quelques malentendus concernant les perchoirs.

Quel matériel ?
On peut employer les branches de presque toutes les espèces d’arbres endémiques, à l’exception du Taxus (Taxus baccata) car celui-ci est vénéneux. Beaucoup d’autres espèces d’arbres peuvent contenir des matières vénéneuses mais celles-ci sont peu nuisibles ou la concentration est si basse qu’un perroquet devrait avaler un kilo de bois pour ressentir quelque chose. Ainsi des histoires font le tour que des arbres comme le chêne et le saule pleureur seraient vénéneux pour les psittacidés. Mais comme perchoirs, donc sans jeunes feuilles ou des bourgeons, ceux-ci ne forment pas de risque pour ainsi dire.

Pour les plus grandes espèces ou les gros rongeurs, il est préférable d’employer du bois plus dur comme du chêne, hêtre ou châtaigner. Des bois qui sont un peu plus doux et donc pour des rongeurs moins puissants sont du noisetier, frêne, aulne et érable. Des bois plus doux comme du saule, peuplier ou tilleul, il est préférable de les employer comme branches à ronger ou comme perchoir pour des espèces comme les Euphèmes qui rongent peu. Des branches séchées sont d’ailleurs bien plus résistantes contre le fait d’être rongées que des branches fraîches mais peuvent parfois avoir la tendance à éclater lorsque l’oiseau arrive quand même à les casser. Les branches d’arbres fruitiers sont aussi très conseillées comme branches à ronger ou comme perchoirs.

Certains arbres et surtout arbustes ont des épines. Je conseillerai ou bien de ne pas les employer ou bien d’enlever les épines des branches d’aubépine, de prunier sauvage, d’acacia, … avant de les accrocher dans la volière.

Un perchoir doit d’ailleurs ne pas toujours être un bâton bien horizontal. Vous pouvez aussi accrocher un bâton de travers de telle manière que l’oiseau peut l’utiliser pour pouvoir escalader vers le haut. Un poteau debout avec le bout plat ou un peu arrondi est fortement apprécié par beaucoup de perroquets. Ou bien aussi un « arbre pour jouer » peut être une branche avec différentes plus petites branches.

Un bois ou poteau vertical avec une fin arrondie est un excellent endroit pour se percher. Photo: BVP

Vous pouvez aussi acheter des perchoirs en plastique ou en métal dans le commerce. L’avantage de ceux-ci est qu’il est plus facile de les garder propre. Mais le diamètre uniforme et le contact qui n’est pas naturel avec les pattes des oiseaux me font quand même employer des perchoirs en bois.

Fixation
Il existe différentes manières pour fixer des perchoirs. Vous pouvez par exemple les visser contre la construction de la volière, à des poteaux ou parois. Un perchoir en forme de T avec un pied solide peut être placé n’importe où. La fixation au grillage peut être faite de différentes manières. En premier lieu avec des supports spéciaux pour perchoirs, ce sont la plupart du temps des éléments métalliques en forme de V qu’il est possible de fixer au treillis (voir photo). Ils sont disponibles dans le commerce en différentes tailles, adaptés à la largeur du treillis et au diamètre des perchoirs. Pour des perchoirs très lourds il est possible de trouver dans les magasins de bricolage des supports pour poutres. Pour des oiseaux qui sont spécialistes pour enlever les perchoirs des supports vous pouvez tailler un peu les perchoirs de telle manière qu’ils soient un peu plus fixés.

Supports pour perchoirs en différentes tailles. Photo: Bert Van Gils

Une alternative est de fixer les perchoirs au treillis avec des vis et de grandes rondelles. On visse alors le bâton à partir de l’extérieur de la volière (voir photo). Ceci est une manière adéquate pour le logement de gros psittacidés avec un treillis solide (1,45 mm d’épaisseur de treillis ou plus). Une autre manière est que vous piquez les perchoirs à travers le treillis, si nécessaire il faut diminuer le diamètre des extrémités en les taillants au couteau. Ceci est plutôt approprié pour des perchoirs plus petits et plus légers (≤ 2 cm de diamètre) pour les plus petits psittacidés comme les perruches ondulées. Faites attention de ne pas trop charger le treillis car sinon il va se déformer.

Le choix de l’endroit où est placé le perchoir est important, pour l’oiseau et pour vous-même. Si la volière n’est pas complètement couverte, faites attention qu’il y ait un perchoir aussi bien dans la partie couverte que non couverte.
Les oiseaux, de par nature, aiment à être perchés haut mais si vous placez les perchoirs trop haut alors ils vont abîmer leur plumage de la tête ou être constamment courbé. Les perchoirs les plus hauts il faut donc les placer à environ une fois et demie la longueur de l’oiseau, mesuré à partir du plafond de la volière.
Les oiseaux aiment bien aussi faire leurs fientes assis sur le perchoir, et tenez-en donc compte. Les endroits où vous placerez les perchoirs seront donc les endroits qui seront le plus rapidement salis.
Essayez donc d’éviter de placer plusieurs perchoirs les uns en dessous de l’autre ou placez-les croisés. Ainsi le perchoir du bas sera moins sali.

Un type de support pour perchoirs bien solide avec un système de fixation au treillis. Photo: D. Loodts

L’endroit où vous allez placer les perchoirs va aussi dépendre de comment vous allez vouloir vous déplacer dans la volière par exemple au moment du nettoyage. Tenez en compte.
Essayez de ne pas fixer trop de perchoirs de telle manière que les oiseaux aient suffisamment de place pour voler. D’un autre côté, pas trop peu, un minimum de 3 perchoirs me semble une bonne base pour le logement d’un couple.
Moins (par couple) est possible lors d’exceptions comme un élevage en colonie avec beaucoup de couples par exemple des ondulées ou des perruches de Bourkes.

Des perchoirs avec options
Pour les espèces qui sont sensibles au froid de l’hiver comme par exemple la famille des psittacula, vous pouvez prévoir des perchoirs chauffants. Ces perchoirs sont en vente dans les commerces spécialisés.
De temps en temps je vois des perchoirs autour desquels on a fixé du papier de verre. Ceci peut être utile chez des oiseaux qui ont peu de mouvements et ce qui fait que leurs ongles ne s’usent pas assez. Faites-en sorte que les oiseaux aient quand même à leur disposition des perchoirs sans papier de verre. Une friction constante des pattes et des doigts peut provoquer de l’irritation et peut finir en saignements et inflammations.

Diamètre
L’idée que beaucoup d’amateurs ont est que le bon diamètre d’un perchoir est celui où l’oiseau ne peut pas l’encercler totalement avec ses doigts. Ceci est en effet une bonne base mais je conseillerai quand même de prévoir des perchoirs de différents diamètres et aussi des plus fins. Ceci favorise le passage du sang dans les pattes et les doigts des oiseaux et aussi l’usure des ongles. Pour les oiseaux qui bougent beaucoup comme les loris, de très fins bâtons et même des branchettes sont une bonne distraction. C’est dans leur nature de se balancer sur de petites branches pour sortir le nectar et le pollen des fleurs.

Attaché ou lâché ?
Beaucoup d’amateurs pensent que tous les perchoirs dans la volière doivent bien être attachés, doivent être installés bien horizontalement et surtout qu’ils ne peuvent pas bouger. Des perchoirs qui bougent seraient la cause d’accouplements mal exécutés et donc d’œuf non fécondés. Ceci est une fable. J’ai lu un article de Matthias Reinschmidt, qui a travaillé au Loro Parque à Ténériffe, qui prétend que des oiseaux avec des perchoirs mouvants apprennent à mieux se balancer et donc sont meilleurs dans l’accouplement.

Les pyrrhuras sont de vrais acrobates qui n’ont aucun problèmes avec de fines branches . Photo: D. Loodts

Beaucoup d’espèces d’oiseaux, surtout les actifs comme les Loris ou les perruches cornues, aiment les perchoirs qui bougent. Il y a même des balançoires qui sont vendues que l’on attache au plafond de la volière avec des chaines. Une très bonne distraction pour les oiseaux qui va veiller à ce qu’ils ne s’ennuient pas et qu’ils ne puissent développer un comportement non souhaité comme le picage. Une corde est aussi une chouette distraction pour la plupart des perroquets et qui peut servir de perchoir. Essayez d’employer des cordes bien solides et pas de sisal qui peut s’effilocher et ensuite les oiseaux peuvent s’y emmêler. Une bonne corde est aussi disponible dans les magasins spécialisés pour oiseaux.

Une corde comme perchoir et une bonne amélioration dans la volière. Photo : R. Vanhorebeeck

Hygiène
Beaucoup d’amateurs, et moi aussi j’étais comme cela, changent les perchoirs qu’une fois ils ne sont plus utilisables, du fait que les oiseaux les rongent ou par le pourrissement s’ils ne sont pas à un endroit protégé de la volière. Si l’on réfléchit un petit moment, c’est assez fort. La plupart d’entre nous nettoient toute la volière régulièrement. Nous ne faisons aucun problème de bien frotter le sol, de nettoyer les parois et les mangeoires et abreuvoirs etc … Mais les perchoirs on les laisse à leur place pendant des années ! Dans le meilleur des cas, ceux-ci sont nettoyés et désinfectés régulièrement. Un perchoir en bois contient des endroits microscopiques où peuvent se réfugier des bactéries, champignons et même des insectes (puces). Il y a donc de grandes chances qu’ils survivent à un nettoyage et même une désinfection lorsqu’ils sont cachés dans des fentes minuscules du perchoir. Si l’on retient donc une chose de cet article, que ce soit celle-ci : chaque perchoir devrait être en fait être remplacé régulièrement et de préférence chaque année.

Conclusion :
Les perchoirs sont à mon avis un composant du logement des psittacidés qui est un peu sous-évalué. Donnez à vos oiseaux suffisamment de perchoirs naturels et de différents diamètres, même quelques fines branches. Tous les perchoirs ne doivent pas être fixés « solidement », ils peuvent sans problème bouger un peu ou avoir un côté lâche. Faites attention de ne pas oublier de nettoyer les perchoirs lors du nettoyage de la volière et remplacez les régulièrement, de préférence chaque année.
Les oiseaux vous en remercieront.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *