Le grand cacatoès à huppe jaune

Cacatua galerita

P.R. novembre 2014
Bert Van Gils et Dirk Loodts
Traduction : William Vanbeginne

Introduction :
Le grand cacatoès à huppe jaune est un grand oiseau blanc avec une huppe jaune. Il existe deux sous-espèces dans l’intérieur de l’Australie, le Cacatua galerita galerita qui est la forme nominale et le Cacatua galerita fitzroyi. Les deux autres sous-espèces Cacatua galerita triton et Cacatua galerita eleonora ne se retrouvent à l’état sauvage que dans des îles autour de l’Australie. Cette dernière sous-espèce (eleonora) est aussi parfois appelée le cacatoès moyen à huppe jaune. Pour un amateur non expérimenté ces deux sous-espèces australiennes se ressemblent très fort mais il y a quand même quelques différences évidentes.
Remarque : le cacatua galerita eleonora est aussi parfois appelé cacatoès moyen à huppe jaune mais ceci est un nom qui prête fort à confusion car une sous-espèce du petit cacatoès à huppe jaune est aussi appelé ainsi et il s’agit du cacatua sulphurea abbotti. L’abbotti est le plus grand des petits cacatoès à huppe jaune et n’est plus petit que de quelques centimètres par rapport au plus petit des grands huppes jaunes (le Eleonora), ce qui fait qu’au niveau grandeur, les deux sont dans la grandeur moyenne en comparaison avec les autres sous-espèces d’aussi bien le petit que le grand cacatoès à huppe jaune (abbotti : 40 cm et environ 500gr ; eleonora 44cm et environ 550 gr). Le nom cacatoès moyen est donc pour cette raison un nom qui prête fort à confusion, ce qui fait qu’il serait mieux de l’appeler cacatoès abbotti et cacatoès eleonora.

Description
Le grand cacatoès à huppe jaune est facile à reconnaitre. Aussi bien le mâle que la femelle a de façon prédominante le plumage de couleur blanc avec une huppe fine d’un jaune vif et un léger reflet jaune citron sur les joues.
Le bec, pattes et doigts sont gris foncé. La huppe est encore plus marquante lorsque les oiseaux sont alarmés ou excités car alors ils la redressent totalement.

En Australie, comme déjà dit précédemment, il y a deux sous-espèces et la différence notable se trouve dans la structure du corps et la forme de la huppe. La forme nominale C.g.galerita est la plus large et la plus lourde et pèse entre 750 et 900 gr. La C.g.fitzroyi pèse un peu moins, entre 650 et 750 gr et est un peu plus fine. Les deux sous-espèces sont environ de même grandeur (45-50 cm) et les deux peuvent remonter les « plumes de la barbe » lorsqu’ils sont effrayés. C’est surtout chez le fitzroyi que c’est plus prononcé. Le plumage du corps est aussi différent chez les sous-espèces : le galerita a sur la poitrine plus de plumes et plus courtes. Le fitzroyi a une huppe plus longue et plus droite qui est composée de moins de plumes que chez le galerita. Au repos, la huppe du fitzroyi repose comme un chapeau sur la tête. Le cercle autour de l’œil est aussi de couleur différente suivant la sous-espèce : blanc chez la forme nominale galerita et bleu clair chez le fitzroyi. Le fitzroyi est beaucoup plus rare en aviculture.
Chez les deux sous-espèces, le dessous des plumes de la queue et des ailes (pas les plumes les plus grandes des ailes) est de couleur légèrement citron. Cette couleur se voit mieux lorsque l’oiseau ouvre grand sa queue ou ses ailes. Lorsque les ailes sont fermées, la queue ne descend que de quelques centimètres plus bas que la pointe des ailes. Un grand cacatoès à huppe jaune adulte est un oiseau solide et les mâles sont en règle générale encore un peu plus grands et larges que les femelles. Les femelles ont un iris de couleur rouge, brun et chez les mâles il est un peu plus foncé vers le brun, noir. Les jeunes oiseaux ont l’iris foncé chez les deux sexes.
Le grand cacatoès à huppe jaune a un cri retentissant et rauque. Lorsque les oiseaux sont apeurés, ils émettent un cri d’un ton haut et perçant. Ceci fait qu’il s’agit d’une espèce qui est moins appropriée pour une volière extérieure dans un quartier d’habitations fort peuplé.

Manière de vivre dans la nature
Dans la nature, le grand cacatoès à huppe jaune vit surtout dans les bois dans la partie (sud-) est et nord de l’Australie. La sous-espèce Fitzroyi se retrouve dans le nord, de la partie occidentale du golfe de Carpenteria, à travers le Northern Territory, ainsi vers le sud vers Tennant Creek jusqu’à la pointe de West-Australia. Dans le sud leur territoire est délimité – habilement – par la rivière Fitzroy. Récemment de petits groupes de fitzroyi ont été vus au sud-ouest de West-Australia où il y a beaucoup de cultures. Cette région n’est pas comptée comme son territoire naturel de vie.
La forme nominale galerita a un grand territoire, sur la plus grande partie de Queensland, du golfe de Carpentaria vers le sud jusqu’à la montagne Isa et de grandes parties de New South Wales Victoria, des parties boisées de Tasmanie jusque loin dans la partie sud-est du sud de l’Australie et à l’ouest jusqu’au Golfe de Spencer.

Nourriture dans la nature
Le grand cacatoès à huppe jaune se nourrit dans la nature avec à peu près tout ce qu’il peut trouver comme noix, baies et graines, même des racines et tubercules. Leurs grands favoris sont les plants de graines qui ont été travaillés par les agriculteurs. Du fait de l’agriculture à grande échelle, le nombre des cacatoès dans cette région a fortement augmenté. Dans certaines régions isolées se forment des groupes de plusieurs centaines d’oiseaux. Lorsqu’ils trouvent une source de nourriture facile, comme un champ de grains mi mûrs où ils ne peuvent pas être dérangés, ils restent longtemps dans le voisinage jusqu’à ce que le dernier grain ait été mangé.
Dans certaines régions où l’on cultive les arachides, il est parfois possible de rencontrer des groupes de 1.000 oiseaux. Ce sont des oiseaux intelligents qui ont appris à déterrer les plans d’arachides ou de couper les têtes des tournesols ou enlever les épis de maïs du plant pour pouvoir le manger bien tranquillement au sol. Le surplus de nourriture stimule naturellement la reproduction des oiseaux.
Les agriculteurs ne peuvent presque rien faire d’autre que faire fuir les oiseaux ou les abattre pour protéger leurs plantations. C’est surtout en West-Australia que le grand cacatoès à huppe jaune est considéré comme un fléau et que les autorités sont d’accord de les tuer. Mais les cacatoès sont malins et remarquent facilement tous les dangers possibles. Lors du moindre soupçon le groupe s’envole de tous côtés. Il y a aussi une hiérarchie dans chaque groupe ce qui fait qu’il y a différents oiseaux plus âgés qui surveillent tout pendant que les autres mangent et qui sonnent l’alarme au moindre danger.
Le grand cacatoès à huppe jaune s’est également adapté aux environnements construits. Là ils se nourrissent de noix et de graines de plantes qu’ils trouvent dans les jardins, parcs et de petites parties restantes de forêts et nature. Ils viennent vers les maisons pour manger aux planches de nourrissage dans les jardins destinés aux oiseaux sauvages. Lorsque la nourriture est mangée ou ils sont trop nombreux, alors ils provoquent des incommodités. Ils rongent les maisons en bois, vérandas et même les fils et câbles électriques avec toutes les suites.

Logement et alimentation
Un grand cacatoès à huppe jaune a besoin d’un grand espace en captivité sinon il devient rapidement trop gros. Certainement du fait qu’ils sont sélectifs dans leur nourriture, si vous leur en donnez l’occasion, ils vont d’abord manger surtout les graines les plus grasses comme les graines de tournesol.
Pour garder ces oiseaux dans une bonne condition, une volière en longueur est conseillée. Les nôtres sont logés dans une volière de 5 à 6 m de long sur 1,5 m de large et 2,4 m de haut. Les volières ont un fond en sable et les huppes jaunes profitent vraiment de pouvoir y gratter. Les perchoirs sont surtout placés aux bouts de la volière, ce qui fait que les oiseaux peuvent voler une distance suffisante. Les nichoirs sont des troncs naturels de 35 à 45 cm de diamètre et de 90 cm de haut. Nous les remplissons d’une épaisse couche (20 cm) de copeaux de bois mélangés à du bois vermoulu ou de la tourbe. Les nichoirs sont fixés droits sous une partie couverte de la volière protégé du soleil et de la pluie.

Leur nourriture est composée d’un bon mélange de qualité de graines pour perroquets, avec une haute teneur en protéines et peu de graines de tournesol. Lorsqu’ils ont des jeunes au nid, je leur donne un supplément de graines de tournesol. Leur nourriture est améliorée de différents légumes comme du céleri, betterave et carottes. Avant et pendant la saison de reproduction, la quantité de légumes dans la nourriture est augmentée. Comme nos cacatoès ont accès au sol, et qu’ils creusent parfois une sorte de terrier lorsqu’ils sont prêts à reproduire, ils peuvent plus rapidement être atteints d’une infection aux vers. Pour cette raison, nos oiseaux sont vermifugés préventivement.

La reproduction
A l’âge d’environ 4 ans, la plupart des grands cacatoès à huppe jaune sont prêts sexuellement et ils savent se reproduire jusqu’à un âge bien avancé. Nous avons un couple reproducteur qui est composé d’un mâle âgé de 57 ans et d’une femelle de 37 ans ! Différentes espèces de cacatoès sont connues pour leur agressivité pendant la reproduction et chez le grand cacatoès à huppe jaune, c’est également le cas. Même chez un bon couple qui s’entend très bien vous devez toujours être en alerte. Ce sont surtout les mâles qui passent leurs frustrations sur les femelles et ils peuvent la blesser et même la tuer si vous n’êtes pas assez rapide.

Au printemps, lorsque nos oiseaux vont au nid, nous le savons très rapidement car alors ils ont le plumage plus sale parce qu’ils ont été occupés à travailler le matériau dans le nid. Un autre signe plus subtil qui montre qu’ils sont prêts à reproduire est qu’ils sont plus occupés l’un avec l’autre comme par exemple de se nettoyer les plumes. Pas très longtemps plus tard, le mâle va commencer son comportement de cour en ouvrant grand ses ailes et sa queue, en relevant sa huppe et en se promenant vers sa femelle en criant le plus fort possible. Lorsque ceci aura fait son effet, il va hocher de la tête de haut en bas, ce qui fait que la femelle va se placer en position d’accouplement et l’accouplement aura lieu.

Généralement une ponte est composée de 2 ou 3 œufs blancs. Ce que l’on voit souvent à ce moment-là c’est un changement de comportement du couple. Ils deviennent beaucoup plus silencieux et calmes. Ce comportement est tout à fait naturel et sert à ne pas attirer l’attention des prédateurs vers le nid. Les œufs sont couvés pendant 26 à 27 jours et lorsque les petits naissent ils sont couverts d’un duvet jaunâtre. A cette période il est préférable de leur donner beaucoup de nourriture douce comme des graines germées ou trempées, de la verdure ou du maïs doux.

Lorsque les jeunes ont environ 70 jours, ils viennent se montrer à l’entrée du nid. Peu de temps après ils vont le quitter. Les 4 à 6 semaines suivantes, ils mendient régulièrement de la nourriture chez leurs parents, bien qu’ils mangent assez rapidement de leur mangeoire. Ils ne sont réellement indépendants qu’à l’âge de 14 à 16 semaines. La différence de sexe chez les jeunes est très difficile à voir de visu et donc l’endoscopie ou le test par ADN vous donnera une certitude.

Maladies
La plupart des maladies des perroquets sont aussi possibles chez les cacatoès. Il y en a une ou spécialement les cacatoès sont plus sensibles ; le virus PBFD (Psittacine beak and feather diseasce) aussi appelée la maladie des plumes et du bec. Cette maladie se retrouve aussi chez les cacatoès à l’état sauvage en Australie. Dans un stade avancé, un oiseau malade est facilement reconnaissable : ils ont les plumes ébouriffées, avec des plumes qui manquent qui sont sales et/ou des plumes tordues. Le bec noir brille et a souvent une forme bizarre. Dans un stade primaire, par exemple chez un oiseau récemment contaminé, il n’est pas encore possible de le voir. Malheureusement il s’agit d’une maladie contagieuse qui peut très vite être transmise. Une quarantaine lors de l’achat d’un nouvel oiseau n’est donc pas un luxe superflu. Mieux encore, lors de l’achat d’un cacatoès, il est plus intéressant de le faire tester sur cette maladie. Vous ne savez pas comment faire, informez-vous à votre club ou parlez-en à un éleveur de cacatoès ou à votre vétérinaire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *